Les Canadiens titulaires d’un MBA sont plus nombreux que les diplômés des autres pays, à choisir un emploi dans le secteur public ou au sein d’une organisation à but non lucratif (OBNL). C’est une des conclusions qui ressort de l’étude réalisée par Catalyst à l’échelle mondiale.
Le rapport intitulé Le parcours professionnel des employés à fort potentiel : maximiser le réservoir de talents au sein des organisations canadiennes commandité par l’OBNL Catalyst, a été réalisé auprès de 1 574 employés à fort potentiel au Canada. Un des premiers constats mis en exergue par l’étude est que lors d’un premier emploi post-MBA, les diplômés canadiens sont deux fois plus nombreux que leurs homologues étrangers, à préférer une opportunité dans un domaine autre que celui des affaires, puisqu’ils sont 11% contre 4% aux États-Unis, 3% en Europe ou encore 5% en Asie. Quant aux femmes, elles sont deux fois plus enclines que leurs collègues masculins à choisir le secteur public ou une OBNL pour leur premier poste, soit 19% contre 8%. Si les détenteurs d’un MBA sont 19% à avoir travaillé pour un autre secteur que celui des affaires au cours de leur carrière, la proportion reste plus importante chez les femmes, soit 30% d’entre elles contre 14% des hommes.
Des entreprises moins attractives
La sécurité de l’emploi et les nombreux avantages d’un travail dans la fonction publique, sont des atouts qui peuvent expliquer cette attractivité auprès des travailleurs talentueux. De ce fait, les entreprises sont fortement concurrencées par les autres secteurs, lorsqu’il s’agit d’attirer les jeunes talents. Toutefois si elles parviennent à recruter des diplômés au fort potentiel, elles peinent aussi à les faire rester. L’une des raisons esquissée par l’étude, est le fait que les organisations n’exploitent pas au maximum le potentiel de leurs employés lorsqu’il s’agit de leur confier des mandats internationaux. Les talents canadiens ne sont que 27% à se voir attribuer des missions à l’international, alors qu’ils sont 39% en Europe et 45% sur le continent asiatique. En outre, une disparité demeure entre les sexes en la matière car seules 19% des femmes ont eu la chance d’avoir des expériences à l’international contre 29% des hommes. Elles sont également 23% à déclarer ne pas avoir connaissance des marchés de produits internationaux contre 9% des hommes, et 21% à ne pas connaître les marchés internationaux du travail contre là encore 9% de leurs collègues masculins.
Des Canadiens moins compétents à l’international
Cela peut justifier que les compétences en matière d’affaires internationales soient moins développées chez les personnes talentueuses au Canada, qu’elles ne le sont en Europe et en Asie. En effet, les Canadiens sont notés 3,18 points sur 5 par l’étude, contre 3,72 et 3,78 points face aux Européens et aux Asiatiques en matière de compétence internationale. Une véritable faiblesse dans un contexte mondial de plus en plus globalisé qu’il est urgent de corriger, d'après les conclusions de l’étude.