Jusqu'à 60 % des chercheurs d'emploi présentent des informations trompeuses et même mensongères lors d'un processus d'embauche, selon une étude de HEC Montréal. Pour déceler ceux qui enjolivent un peu trop leur CV, les recruteurs ont plusieurs techniques de vérification des antécédents à leur disposition. En voici quelques-unes.
1. Préparer des questions pointues
La meilleure façon de vérifier le passé d'un candidat à l'emploi est de bien préparer son entrevue, estime la professeure titulaire du Département de la gestion des ressources humaines à HEC Montréal, Anne Bourhis. Celle-ci conseille de bien étudier le CV du candidat, de poser des questions comportementales et de présenter des mises en situation. « Si la personne était l'assistante de l'assistante, mais qu'elle dit qu'elle était responsable du projet, il sera difficile d'inventer tout d'un coup la responsable qu'elle n'était pas. On décèle assez rapidement les mensonges », explique Anne Bourhis.
2. Consulter les registres publics
Il est possible de consulter les registres publics, par exemple les Plumitifs, un service en ligne qui permet de consulter les dossiers de nature civile, pénale et criminelle, ainsi que toutes les greffes municipales du Québec. Il faut habituellement débourser quelques dollars pour chaque recherche, alors mieux vaut savoir ce que l'on cherche plutôt que de partir à la pêche aux informations. Quand on sait qu'une erreur de recrutement peut coûter 50 000 $ à l'employeur, selon une étude de CareerBuilder réalisée en 2013, c'est un montant bien investi.
3. Vérification d'antécédents criminels et judiciaires
La Charte canadienne des droits et libertés interdit la discrimination sur la base d'un passé criminel, sauf pour un motif lié à l'emploi. Un employeur peut donc faire affaire avec une firme accréditée par la Gendarmerie royale du Canada afin de vérifier les antécédents d'un candidat, par exemple s'il a été condamné pour pédophilie ou violence dans le cas d'un emploi auprès d'enfants. Cela dit, la requête ne peut concerner que les antécédents problématiques pour l'emploi.
4. Faire appel à une firme spécialisée
Les firmes spécialisées en vérification d'antécédents ne font pas enquête que sur le passé judiciaire, elles vérifient aussi l'exactitude des renseignements fournis sur le parcours professionnel. Si une entreprise a un haut volume d'embauche, il peut être utile de faire faire ces vérifications à l'externe, afin de gagner du temps et d'être plus efficace.
5. Évaluer les blogues personnels et la présence médiatique
Dans le cas d'emplois où la communication et la présence médiatique est importante, il peut être très instructif de lire le blogue personnel du candidat. Les sujets sur lesquels il s'exprime, son style et le nombre de personnes qui le suivent peuvent faire pencher la balance. Même si tous les recruteurs qu'elle connaît le font, la professeure Anne Bourhis ne conseille toutefois pas de consulter les réseaux sociaux d'un candidat si ce n'est pas en lien avec le poste, car cela peut fausser l'image qu'on a de lui. « Si je vois que la personne est chanteuse dans un groupe heavy metal, en quoi ça m'éclaire sur sa capacité à remplir le rôle de banquier? », s'interroge-t-elle.