Devenir un bon leader, ça s’apprend. Comment ? Quelles caractéristiques doit-on acquérir ? On en parle avec Yvon Chouinard et Nicole Simard, les auteurs du livre Votre impact : Agir en leader, paru récemment aux éditions Logiques.
Au cours de leur carrière, Yvon Chouinard et Nicole Simard ont accompagné et formé de nombreux leaders. Alors que le premier est conseiller en mentorat et coach exécutif, la seconde est praticienne de la communication, spécialisée dans le développement de programmes de formation pour les gestionnaires.
Ont-ils concocté, au fil du temps, une recette magique du leadership ? « Devenir leader n’a rien de magique, affirme Yvon Chouinard. Comme toute chose dans la vie, c’est une question de pratique. » Voici d’ailleurs cinq caractéristiques que tout bon leader gagne, selon eux, à développer.
La présence
Aux dires d’Yvon Chouinard et de Nicole Simard, un bon leader sait avant tout être présent, tant physiquement qu’émotionnellement. « Il peut, par exemple, prendre quelques minutes par jour pour se promener dans son organisation et parler à ses employés, note Yvon Chouinard. Mais attention ! Son intérêt envers eux doit être réel. » Nicole Simard abonde dans le même sens : « Il doit écouter ses employés de manière intentionnelle, c’est-à-dire en cherchant à les comprendre plutôt qu’à leur donner une réponse prémâchée. » En offrant une telle qualité d’écoute, un gestionnaire tissera des liens authentiques avec ses employés et augmentera son capital de sympathie.
L’adaptabilité
Un leader présent sera en mesure d’observer son environnement et de s’y adapter. Comme tout homme politique visitant un autre pays, il s’assurera d’adopter les comportements susceptibles de produire une bonne impression et de faciliter la communication. Ces comportements peuvent aller de l’habillement au langage corporel, en passant par les exposés. « Ainsi, s’il observe une certaine fatigue chez son auditoire, il évitera de faire une longue présentation », note Nicole Simard.
Les valeurs
« Un bon leader a un arbre des valeurs sur lequel il base ses paroles et ses comportements, poursuit la spécialiste. En prenant soin d’incarner ses valeurs, il gagnera en crédibilité. » De fait, comment un gestionnaire peut-il avoir le respect et la confiance de ses employés s’il ne fait pas ce qu’il dit ? Il se veut généreux ? Parfait ! Dans ce cas, il devra se montrer accessible.
La communication
Ici, Nicole Simard persiste et signe : « Un bon leader communique en ayant un message clair et simple, rempli d’exemples concrets. En fait, chaque fois qu’il prend la parole, il sait ce qu’il veut dire et comment il veut le dire. Il laisse le jargon institutionnel et la langue de bois de côté, insuffle de l’âme à ses propos et utilise des mots rassembleurs. » L’experte rappelle également l’importance de la voix. Est-elle monotone ou dynamique ? Forte ou inaudible ?
La conscience
Selon Yvon Chouinard, un bon leader est conscient de l’impact qu’il a sur les autres. Par exemple, un gestionnaire sait qu’il inquiétera une grande partie de son personnel s’il se montre préoccupé. « En étant conscient de ce qu’il projette, il pourra ajuster son attitude en conséquence. C’est ce qu’on appelle la théorie de l’effet : un geste insignifiant peut avoir un impact important. »
Ainsi, devenir un bon leader n’a rien de sorcier. Il suffit d’être curieux des autres, conscient de soi et, surtout, ouvert à apprendre et à s’améliorer.