Alors que la crise de la zone euro se poursuit, les salaires peineront, en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient, à s’aligner à hauteur de l’inflation. De leurs côtés, les salariés canadiens devraient tirer leur épingle du jeu, avec une augmentation moyenne de 3,1%.
2,7% d’augmentation des salaires en 2012 en Europe occidentale, et 5,7% en Europe centrale et orientale : voici les prévisions publiées, en octobre dernier, par le cabinet britannique Mercer. Recueillant les intentions de quelques 329 organisations, l’étude fait ainsi montre d’une hausse des rémunérations qui, bien que tangible, ne devrait pas suffire à combler les conséquences d’une inflation toujours galopante dans ces mêmes régions du globe. Timides, les indices s’affichent en outre désormais loin derrière les 7 % d’augmentation moyenne qui promettent d’être constatés sur la même période en Afrique et au Moyen-Orient.
Ainsi, l’Angleterre, la Norvège, la Finlande, l’Allemagne ou encore la France devraient chacun faire état l’an prochain d’une augmentation des salaires de l’ordre de seulement 3% ; alors même que le taux d’inflation déjà constaté entre 2009 et 2011 dépasse de loin ce chiffre.
Dans le même temps, les salariés algériens profiteront eux d’une hausse de 7% en moyenne, quand les Ougandais émargeront à près de 11% supplémentaires, et les Pakistanais, grands gagnants, obtiendront eux quelques 15 % d’augmentation sur leurs fiches de paie.
Cause de cette prudence exprimée par les entreprises du vieux continent : les difficultés économiques liées à la crise de la dette européenne, qui pénalisent directement l’ensemble du continent, et retiennent les sociétés de s’engager sur des coûts fixes, tels les salaires.
Canada : une situation plus favorable
Egalement interrogés par le cabinet Mercer, les employeurs canadiens prévoient de leur coté une augmentation générale de 3,1% du salaire de base pour 2012. Un chiffre timoré, loin des 4% affiché en 2008 dans un contexte pourtant déjà délicat. Motif premier de cet indice en berne : la forte fluctuation des marchés boursiers, effet collatéral inévitable des récentes difficultés européennes. Malgré tout, les salaires canadiens devraient tout de même en 2012 parvenir à épouser les contours de l’inflation, estimée à hauteur de 2,6% sur l’ensemble du pays.