L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) vient de publier son portrait des effectifs infirmiers au Québec. État des lieux de la profession et des besoins en main-d’œuvre.
Progression du nombre d’infirmières
Pour 2017-2018, l’OIIQ rapporte une augmentation de 0,6 % de l’effectif infirmier, une tendance qui se poursuit « depuis presque 20 ans », selon Daniel Marleau, analyste en intelligence d’affaires à l’OIIQ. « Chaque année, poursuit-il, on enregistre une croissance modeste, qui varie entre 0,4 % et 1 %. »
L’arrivée de nouvelles infirmières sur le marché de l’emploi n’est évidemment pas étrangère à cette hausse. Le portrait publié par l’OIIQ permet de constater que 3 331 permis d’exercice ont été délivrés en 2017-2018. « Depuis sept années consécutives, on donne plus de 3 000 permis d’exercice par année », ajoute Daniel Marleau.
À l’autre bout du spectre, une portion de moins en moins importante d’infirmières est âgée de 55 ans et plus, ce qui laisse présager une diminution graduelle des départs à la retraite. « Ces deux facteurs combinés, soit l’entrée d’une relève nombreuse d’une part, et de nombreux départs à la retraite d’autre part, c’est ce qui fait que l’effectif rajeunit », expose M. Marleau.
Les titulaires d’un baccalauréat avantagées
Si 93 % des diplômées d’un baccalauréat en sciences infirmières se sont trouvé un emploi en 2017-2018, ce taux descend à 85 % chez les détentrices du DEC en soins infirmiers. « Cela fait 3 ou 4 ans que cet écart entre les deux niveaux de formation perdure, dit Daniel Marleau. Les titulaires d’un DEC intègrent le marché du travail un peu plus lentement que les bachelières. » Ce sont 44 % des membres de l’OIIQ qui détiennent maintenant un baccalauréat, comparativement à 40 % en 2015-2016. Cette progression devrait toutefois stagner dans les années à venir, selon le rapport.
La plus grande concentration d’infirmières bachelières se trouve à Montréal, avec 48 %, suivie par Québec et Sherbrooke, où se trouvent également des institutions universitaires. « Ça va devoir se développer, indique M. Marleau. Dans les régions éloignées, où il y a moins de centres universitaires, l’offre est davantage en soins dans la communauté. Pour exercer là-bas, il faut aussi des infirmières bachelières. »
De grandes disparités régionales
Si le Québec compte une moyenne de 8,4 infirmières par 1 000 habitants, les grands centres jouissent d’une concentration plus élevée, expliquée en partie par les services suprarégionaux que ses centres hospitaliers universitaires offrent à la population. À l’inverse, les plus bas taux d’infirmières par 1 000 habitants se retrouvent dans la couronne de Montréal, soit à Laval, dans les Laurentides, dans Lanaudière et en Montérégie. « Ce sont pourtant des régions qui sont très variées et où les besoins varient aussi, ce qui ne veut pas dire que ces régions n’ont pas besoin d’infirmières », met en garde l’analyste. Les régions dites semi-éloignées, comme le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie, le Saguenay et l’Abitibi-Témiscamingue, font meilleure figure : « Dans ces régions, on avoisine entre 9 et 10 infirmières par 1 000 habitants », dit Daniel Marleau.