Creux historique du taux de chômage, augmentations notables des salaires et taux d’emploi plus élevé que jamais : le marché de l’emploi est stable et vigoureux au Québec, selon l’indice BMO-IDQ. Mais les défis du vieillissement de la population et des changements technologiques sont préoccupants.
Tout va bien dans le meilleur des mondes, pourrait-on croire. Observée à partir de paramètres purement économiques, la situation des emplois au Québec n’a jamais été aussi enviable. L’Institut du Québec, en collaboration avec BMO, indique en effet que « le nombre d’emplois bien rémunérés et le pouvoir d’achat des travailleurs se sont accrus au Québec au cours des dernières années ». Le taux de chômage, qui est descendu sous la barre des 6 % en 2018, n’a jamais été aussi bas depuis 1976. Logiquement, le taux d’emploi des 25 à 54 ans a aussi atteint un nouveau sommet historique en 2018, pour se situer à 84,6 %.
« Bien que l’on puisse enfin observer une hausse du nombre d’emplois offrant des salaires excédant 25 $ l’heure, notons que cette progression n’aura permis au Québec que d’effectuer un certain rattrapage face à l’Ontario », nuance toutefois l’étude. Ses auteurs se demandent aussi si la conjoncture n’est que temporaire – le Québec ne performerait pas aussi bien que ses voisins en matière de compétitivité de sa main-d’œuvre. Une situation à surveiller de près. Tout comme le vieillissement de la population, entraînant une pénurie de main-d’œuvre qui ne pourra aller qu’en s’aggravant.
La robotisation de certaines tâches, un mouvement déjà bien enclenché, pourra en partie remédier aux problèmes entraînés par la pénurie, mais son revers pourrait être d’augmenter massivement le nombre de personnes sans emploi dans certains secteurs. Il faudra penser à soutenir ces travailleurs dans leurs réorientations professionnelles.
Inclusion et diversité
C’est l’évidence en 2020 : un emploi de qualité ne se mesure pas seulement par un bon salaire et de bonnes conditions. L’indice BMO-IDQ prend donc en compte « l’inclusion des groupes sous-représentés en emploi, et certains déterminants de la durabilité d’un marché du travail de qualité à plus long terme comme le bien-être des travailleurs et les inégalités de revenus ». Là aussi, les nouvelles sont bonnes : il semble que l’intégration en emploi des jeunes, des immigrants et des femmes s’améliore.
« Le Québec se démarque favorablement à l’échelle internationale en ce qui concerne la participation des femmes au marché du travail, et plus spécifiquement, des mères de famille », précise l’indice.
Mais il y a encore du travail à faire en ce qui concerne « l’intégration des immigrants nouvellement arrivés (cinq ans et moins) et la rétention des travailleurs expérimentés (60 ans et plus) ». Pas de quoi s’asseoir trop confortablement sur ses lauriers.