Un an après la légalisation du cannabis au Canada, un sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) fait le point sur l’état de cette (nouvelle) réalité dans les milieux de travail.
Déboussolés, voilà comment se sentiraient de nombreux entrepreneurs canadiens face à la légalisation du cannabis, un an après l’entrée en vigueur de la loi. C’est du moins ce que révèlent les résultats préliminaires du récent sondage de la FCEI, le plus grand regroupement de petites et de moyennes entreprises (PME) au pays.
Selon le sondage, cette confusion s’expliquerait notamment par le manque d’informations et de ressources gouvernementales mises à la disposition des entrepreneurs. En fait, les données recueillies par la FCEI indiquent que près de 60 % des propriétaires d’entreprise interrogés trouvent que le gouvernement provincial a déployé des efforts insuffisants ou très insuffisants pour les renseigner à ce sujet.
De l’aide spécifique
Certes, des informations sur l’encadrement du cannabis sont disponibles sur le site du gouvernement québécois, mais la FCEI déplore qu’aucune ne vise spécifiquement les entrepreneurs. « Faut-il rappeler que les propriétaires de PME, en plus de remplir de nombreux rôles au sein de leur entreprise, n’ont généralement pas de service de ressources humaines ni d’experts juridiques ? Par conséquent, plusieurs manquent de temps pour s’informer sur cette loi et se retrouvent démunis devant les divers défis qu’elle génère », explique Gopinath Jeyabalaratnam, conseiller aux affaires économiques et gouvernementales à la FCEI.
Des défis importants
Comme l’explique l’expert, un des principaux défis pour les entrepreneurs se trouve dans la gestion des employés qui, en raison de leur consommation de cannabis (régulière ou non), sont susceptibles de nuire à la sécurité au travail ainsi qu’à la productivité de l’entreprise. « Plusieurs employeurs disent ignorer quoi faire dans une telle situation. Ont-ils le droit d’exiger un test de dépistage ? Doivent-ils avoir une politique sur les drogues et l’alcool ? Quelles mesures punitives peuvent-ils appliquer ? Des questions que le gouvernement aurait dû prévoir et auxquelles il doit maintenant s’empresser de répondre. »
Agir dès maintenant
Que le gouvernement veille à outiller les propriétaires de PME est d’autant plus important que le sondage montre qu’un peu plus d’un tiers des entrepreneurs n’ont pas de politique sur les drogues et l’alcool. « Pourtant, une telle politique assure qu’employeurs et employés travaillent selon des règles communes », affirme Gopinath Jeyabalaratnam. Cela dit, les données révèlent que seuls 8 % des sondés ont vécu des incidents liés à la consommation de cannabis depuis un an. Bien que ce pourcentage ne soit pas (encore) alarmant, doit-on attendre qu’il le devienne pour passer à l’action ? Poser la question, c’est y répondre.
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