Bonheur et productivité : l’agent RH en action!
Saviez-vous qu’un employé malheureux est improductif car il perd sa créativité? En clair, il s’éteint littéralement. Pourtant, il exécute ses tâches, il « fait sa job », mais il n’a plus le cœur à l’ouvrage et il est déjà ailleurs, même s’il ne sait pas encore où.
L’émotion négative bloque le cheminement de l’énergie vers le mental et de la productivité. C’est la logique même! Comment peut-on s’attendre à ce qu’une personne éprouvant des émotions négatives soit productive et créative pour l’entreprise? Peut-on demander à des gens malheureux de livrer de la performance? (affairesrh.ca)
Pour ceux qui ont déjà expérimenté le bonheur de démissionner pour retrouver leur énergie et se libérer d’un climat malsain et nocif à leur santé mentale, tous vous diront que quelques semaines après leur décision, leur esprit s’était remis en marche et la machine à penser aussi. Soyons réalistes, il y a un lien direct entre le fait de se sentir bien dans son travail, de contribuer et de créer de la valeur et l’indice du bonheur.
Combien de vos employés sont dans cette situation? Est-il possible de renverser la vapeur? Ma réponse est « oui » surtout si vous agissez avant qu’il ne soit trop tard. Il y a un point de bascule à partir duquel il n’y a plus de retour possible. Lorsqu’il est trop tard, l’employé est déjà ailleurs, vous pouvez même le constater à son sourire, qui revient de jour en jour, et à son détachement subtil mais non moins réel. Il se désengage pour mieux se retrouver et, parfois même, se protéger d’un manque de leadership ou d’un gestionnaire incompétent. Votre mission est de débusquer ceux que l’on peut récupérer car il y en a plus que vous croyez.
Allez sur le terrain! Montrez-vous! Après tout, vous êtes en RH, oui ou non? Depuis quand vous n’avez pas pris le temps d’aller vers vos employés? Allez à leur rencontre, écoutez-les! Je vous invite surtout à aller visiter les meilleurs, les ultra-performants (ils sont les plus à risques), les pires et les moins performants. Pourquoi? Parce qu’avec les employés moyens, vous avez plus de temps… Oui, il faut vous en occuper! Attention… ne vous défilez pas! Les moyens sont plus patients, tolérants ou résilients… Vous pourrez vous en occuper le mois prochain, ils seront encore là, mais les autres… pas si sûr. En gestion RH, on apprend à gérer les urgences, les extrêmes et les cas problématiques. Un employé moyen aujourd’hui peut basculer dans le très mauvais demain ou… dans le très bon si vous le mettez sur la bonne voie ou si vous aidez son patron à le faire…
Si vous voulez ranimer la flamme et faire ressurgir l’énergie du début, attelez-y-vous dès aujourd’hui. Plantez votre graine tranquillement et démontrez à ces individus qu’ils comptent, que votre organisation les valorise… DITES-LEUR POUR DE VRAI!!! Soyez sincère et établissez cette proximité qui leur permettra de se confier à vous et, qui sait, de vous avouer ce qui les éteint. Généralement, c’est un mauvais boss ou un manque cruel de leadership, de vision ou de valeurs (dans ce cas-ci, vous serez particulièrement à l’écoute…). Vous pourriez ainsi réaliser que votre soi-disant gestionnaire « haut potentiel » n’est pas celui que l’on croit, car ses employés ne le reconnaissent pas comme tel. Je sais, cela prend du temps et, je sais aussi, vous allez dire, ce n’est pas aux RH de se mêler de la gestion au quotidien… mais dites-moi, qui alors? Les RH sont les mieux placées pour se positionner comme le confident, pour écouter sans juger et pour guider et conseiller un employé dans son cheminement de carrière et l’aider à évoluer? Si vous avez investi sur cette personne, vous espériez un jour avoir un retour sur votre investissement, non? Ce n’était pas un vulgaire pion, n’est-ce pas? Vous devriez donc surveiller un peu son parcours, non?
S’il est vrai que la gestion au quotidien relève des gestionnaires, je crois que tous les professionnels RH peuvent aussi jouer un rôle essentiel pour garantir l’équilibre entre leur bonheur et leur productivité en agissant à titre de tierce partie neutre, à l’écoute et empathique. Vous agirez non seulement comme contre-pouvoir pour les mauvais gestionnaires, qui seront plus en alerte, mais aussi comme une bulle d’oxygène pour tous ces employés qui s’éteignent. Ce sont des dollars significatifs à la fin de l’année économisés en démissions-qui-auraient-pu-être-évitées et une mine d’information pour bâtir une image employeur forte et alimenter la stratégie RH de demain.
Nathalie Francisci, Adma, CRHA