Le gouvernement fédéral ne s’engagera pas dans la bonification des Régimes de pensions du Canada (RPC). C’est la conclusion de la réunion entre les ministres du gouvernement fédéral et les ministres des Finances des différentes provinces.
Alors que la plupart des provinces sont pour une hausse des cotisations aux régimes des pensions des employeurs et des travailleurs, le gouvernement fédéral s’est clairement positionné contre. Le ministre des Finances Jim Flaherty croit qu’une telle augmentation affecterait l’économie canadienne, notamment en produisant une diminution de l’embauche et une réduction des salaires.
La primauté à l’épargne
Plutôt qu’une hausse des cotisations, le gouvernement Harper préfère miser sur l’encouragement aux formes personnelles d’épargne, telles que le compte d’épargne libre d’impôt (CELI), le régime enregistré d’épargne-retraite (REER) et l’instauration progressive des régimes volontaires d’épargne-retraite (RVER) pour augmenter les revenus des Canadiens à la retraite.
Des ministres déçus
Tandis que la question de la révision des régimes de retraite se pose régulièrement depuis cinq ans, Ottawa juge que le moment n’est pas encore venu. Une position en total désaccord avec l’ensemble des provinces. Les différents ministres des Finances n’ont pas manqué de montrer leur déception à la sortie de cette réunion sur les retraites. La ministre manitobaine, Jennifer Howard, a confirmé l’importance d’augmenter graduellement les cotisations tout comme le ministre québécois, Nicolas Marceau. Mais c’est le ministre ontarien, Charles Sousa, qui est allé le plus loin en affirmant que sa province était prête à mettre en place son propre régime de retraite sans attendre l’aval d’Ottawa.
Des réactions partagées
Du côté des syndicats et des organismes professionnels, les réactions à cette décision ne se sont pas faites attendre. Le Congrès du travail du Canada, le Syndicat canadien de la fonction publique et le réseau FADOQ ont dénoncé l’attitude du gouvernement fédéral tout en réclamant une bonification rapide des régimes publics de retraite. La Fédération canadienne des entreprises indépendantes et le Conseil du patronat du Québec ont accueilli la nouvelle favorablement. Une augmentation des cotisations aurait miné la compétitivité des entreprises.
Pour rappel, les prestations publiques comptent pour 39% du revenu des retraités au Canada. Un niveau largement inférieur à celui des autres pays de l’OCDE où elles représentent en moyenne 59%.