Les motivations des travailleurs varient grandement d'une région du globe à l'autre. Lorsque les entreprises et recruteurs tentent d'attirer cette jeune main-d'œuvre dans leur organisation, ils doivent prendre en considération ces motivations, afin de les retenir et de développer les plus méritants.
Un sondage effectué auprès de 16 637 jeunes de 18 à 30 ans dans 43 pays révèle des différences marquées chez les motivations des travailleurs. Ces enfants du millénaire, les Millenials en anglais, ont une forte envie de devenir des leaders: en moyenne, près de 40 % souhaitent l'être. Or, 63 % des jeunes Indiens poursuivent cet objectif, alors que seulement 8 % des Japonais font de même.
Devenir des leaders
Les motivations sous-jacentes au rôle de leader varient grandement. La plus commune est d'avoir un salaire important dans le futur. Les travailleurs de l'Europe centrale et de l'Est en font leur première motivation à 50 %, contrairement à 17 % des Africains. L'énorme continent africain est un terreau fertile à une nouvelle mentalité toutefois. Ils sont nombreux, soit 46 %, à choisir l'opportunité de coacher et de mentorer leurs pairs, une option délaissée partout ailleurs.
Pour devenir des leaders eux-mêmes, ces jeunes ont besoin de modèles inspirants. Un patron qui donne du pouvoir à ses employés est important aux yeux de 40 % des répondants en Amérique du Nord, en Europe de l'Ouest et en Afrique, mais seulement pour 12 % des jeunes d'Europe centrale et de l'Est et du Moyen-Orient. Les régimes autocratiques qui y ont sévi jusqu'à tout récemment ont certainement laissé leur trace, selon Henrik Bresman, l'un des auteurs de l'étude. Les recruteurs doivent donc s'y prendre autrement: avoir une excellente expertise technique et se présenter comme un modèle intègre sont d'autres gages d'admiration.
Séduire les enfants du millénaire
Pour plaire davantage aux jeunes employés, les entreprises devraient offrir des heures de travail flexibles et de la reconnaissance et du respect, deux valeurs chères à leur cœur.
Pour retenir les meilleurs talents, les entreprises doivent s'assurer de leur offrir des opportunités d'avancement, puisqu'en manquer est la crainte numéro un de tous les enfants du millénaire. Ne pas réaliser ses objectifs de carrière et ne pas trouver un emploi compatible avec sa personnalité suivent de près, exemples du désir de ces jeunes travailleurs d'être considérés « comme des individus à part entière, une tendance commune à toutes les cultures » selon Henrik Bresman.
Conciliation travail-vie personnelle
Cette recherche d’unicité se traduit par le désir commun de tous les jeunes d'obtenir une meilleure conciliation travail-vie personnelle plutôt que travail-famille. Avoir suffisamment de temps libre pour ses activités est la première motivation dans toutes les régions, bien qu'elle atteigne des sommets inégalés en Amérique du Nord et en Europe de l'Ouest. La dimension sociale de cette conciliation est plus marquée en Asie toutefois.
L'engouement est tel que la moitié des travailleurs de partout dans le monde serait prêts à laisser tomber un emploi bien payé pour une meilleure conciliation travail-famille. Seule l'Europe de l'Ouest y fait exception, puisque 42 % refuseraient une telle offre.
Au moment d'attirer ces travailleurs au sein de l'entreprise, notamment de nouveaux arrivants, un recruteur doit donc tenir compte des particularités régionales et de celles propres à cette génération. Le travail de rêve d'un jeune Libanais n'est certainement pas le même que celui d'un jeune Montréalais. Toutefois, la flexibilité, les défis et le sentiment d'être valorisé comme un être à part entière se conjugueront en un travail intéressant aux yeux de la majorité des enfants du millénaire.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Finissante en journalisme à l'UQAM, Audrey Neveu sait comment rendre ses textes intéressants, riches et complets. Enthousiaste et curieuse, notre collaboratrice toujours volontaire a décidément de beaux jours devant elle.