« Certains RH peuvent se sentir isolés face à la grippe H1-N1, il ne faut pas ! »,
Lisa Bull, Ceridian Canada
Comment les organisations doivent-elles réagir face à la grippe H1-N1 ? Quel est le rôle des ressources humaines dans cette problématique ? Sur quels axes doivent se centrer leurs missions ? Lisa Bull, Responsable Formation et Communication de la Division Vie au Travail du cabinet de conseil en ressources humaines Ceridian Canada, nous apporte son éclairage et ses recommandations.
Selon vos observations, quelle est la plus grande préoccupation des organisations face à la menace d’une épidémie de grippe H1-N1 ?
Leur principale problématique est de savoir si elles seront en mesure de poursuivre leurs activités en cas d’absentéisme trop important de leurs collaborateurs, qu’ils soient eux-mêmes malades ou qu’ils soient obligés de prendre soin d’un membre de leur famille. Elles font face à un risque managérial important. Mais je constate que nombreuses sont les structures à avoir tiré les leçons de la crise du SRAS pour laquelle elles n’étaient pas préparées. Elles ont compris qu’il était essentiel d’élaborer un plan de continuité d’activité et elles l’ont mis en pratique pour la grippe H1-N1.
Quel est le rôle des professionnels RH dans cette préparation ?
Il est incroyablement important ! Dans les entreprises les mieux préparées à une éventuelle pandémie de grippe H1-N1, des comités se sont mis en place. Les professionnels des ressources humaines y assument un rôle essentiel. Leur principale mission est d’assurer le suivi des collaborateurs absents et de gérer cet absentéisme. Ils doivent être en mesure de retracer exactement qui n’est pas là et pourquoi. Le salarié est-il malade ? Est-ce un membre de sa famille ? Quand aura-t-il l’autorisation de reprendre son travail ? Ces questions sont capitales.
Quels sont les autres axes de leur mission ?
Les ressources humaines ont par ailleurs un rôle important à jouer en matière de communication. Ils doivent s’assurer que les collaborateurs connaissent les procédures à suivre en cas d’absence. Il leur revient également de les informer des précautions qu’ils doivent prendre et de répondre à leurs questions, afin d’éviter toute anxiété ou panique. Il est aussi important qu’ils œuvrent de concert avec les services techniques afin de trouver et de tester des solutions de télétravail, intéressantes en cas de trop nombreuses absences. Mais cela exige de s’assurer que les collaborateurs pourront utiliser leur ordinateur à la maison, qu’ils pourront avoir accès au téléphone et à toutes les ressources dont ils auront besoin. Il faut donc s’organiser en amont afin de tester la fiabilité de ce type d’organisation.
Face à la grippe H1-N1, quelle doit être, selon vous, la première préoccupation des RH ?
Deux points sont essentiels selon moi. En tout premier lieu, les professionnels RH doivent vraiment attacher un soin particulier à véhiculer les informations les plus pertinentes disponibles et les plus justes possibles. Ils doivent également rassurer les collaborateurs et leur faire passer le message que tout est sous contrôle et que la structure continue de tourner. Dans un deuxième temps, il est essentiel qu’ils suivent au plus près les absences des collaborateurs afin d’en mesurer les impacts réels sur l’organisation.
Existe-t-il des guides ou des outils pour aider les RH face à la grippe H1-N1 ?
Effectivement, les ressources sont nombreuses. Les consultants privés ont élaboré des guides pour aider les entreprises à se préparer. En ce qui concerne Ceridian, nos clients peuvent télécharger sur notre site la brochure que nous avons conçue à ce sujet. De nombreuses informations sont également accessibles sur les portails gouvernementaux, notamment sur le site de l’Agence de la Santé Publique du Canada. Les organisations peuvent enfin avoir recours aux services de consultants extérieurs. Mais pour débuter, je conseille aux RH de prendre contact avec leur groupe d’assurances. Il sera en mesure de leur fournir de précieuses informations.
Quels sont vos autres recommandations ?
Certains RH peuvent se sentir isolés face à cette problématique de la grippe H1-N1. Il ne faut pas ! Ils ne sont pas seuls. Je leur recommande de prendre contact avec leur association professionnelle et leurs partenaires. Certaines entreprises ont déjà mis en place des plans de continuité d’activité avec succès, il faut s’appuyer sur ces expériences. Si je prends l’exemple de Ceridian Canada, nous nous sommes penchés sur notre plan de continuité il y a de cela huit mois. Cela nous a permis de mener des tests, notamment concernant le télétravail, d’envisager si nous pouvions continuer de fonctionner avec un nombre minimum de collaborateurs. « Prédire et préparer », telle est notre ligne de conduite. Il me semble capital de prendre conscience qu’aujourd’hui il s’agit de la grippe H1-N1, mais que demain il y aura d’autres risques de pandémie. Autant se préparer dès à présent, pour ne pas être pris par surprise la prochaine fois.
Quelle est pour vous la clé d’une bonne préparation ?
L’éducation ! J’ai interviewé de nombreux praticiens et partenaires afin d’organiser des séminaires en ligne pour nos clients. En ce qui concerne la grippe H1-N1, comme dans le cas de tout autre virus ou maladie, il est impératif de donner les informations les plus justes. C’est le meilleur remède contre la peur et le meilleur moyen de prévenir la propagation de la maladie. Dans le cas de la grippe H1-N1, par exemple, chacun se doit de prendre des précautions qui relèvent finalement du bon sens. Il est ainsi impératif de bien se laver les mains, d’éternuer et de tousser dans son bras, ou dans un mouchoir que l’on jette ensuite. Et si on est malade, on se doit de rester à la maison.
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