Il n’est pas anodin que, dans les entreprises, la tendance soit au recrutement d’un M. Bonheur (chief happiness officer). D’après une récente étude, un salarié heureux est deux fois moins malade, six fois moins absent et neuf fois plus loyal. Cette nouvelle fonction transversale, aux contours encore flous, a pour objectif d’attirer les talents et de fidéliser les salariés de l’entreprise avec, en fin de compte, une amélioration de leur productivité.
La genèse du bonheur en entreprise
Alors que cette dénomination est assez récente (créée par un salarié de Google qui souhaitait développer le bien-être dans l’entreprise en devenant un « super bon camarade »), l’origine semble remonter aux années 60, lorsque les entreprises allemandes, aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre, devaient mettre en valeur leur univers de travail. Attention, ne signez pas un contrat les yeux fermés parce qu’il y a un M. Bonheur. Certaines entreprises auront beau installer une table de ping-pong ou organiser des 5 à 7, la pression et le stress seront toujours bien présents. Misez plutôt sur les jeunes pousses (start-up) : vous aurez plus de chance d’avoir un CHO qui agisse pour votre bien-être en faisant rimer bonne ambiance et culture d’entreprise avec croissance.
Du bonheur pour tous
Tout fraîchement diplômé, vous pourriez vite succomber à cette entreprise qui met en œuvre activités, installations ou encore évènements pour le bonheur de ses salariés. Eh oui, votre recruteur sait dorénavant que le salaire n’est plus votre premier critère de choix. Une fois employé, vous tomberez sous le charme de tout ce qui aura été mis en place pour assurer une bonne ambiance (cours de salsa), instaurer un esprit d’équipe (célébration des réussites), respecter les collègues (atelier de communication non violente), valoriser chaque individu (atelier de présentation de son loisir préféré), éviter le stress (service de gardiennage pour les bambins)… Mais le rôle de M. Bonheur ne s’arrête pas là. Il va aussi agir auprès de votre gestionnaire pour assurer que lui et vous, ça fonctionne bien : organiser une rétroaction par-ci, désamorcer un problème par-là. Autrement dit, tout est fait pour que vous vous sentiez très à l’aise, car ce qui est bon pour vous est bon pour l’entreprise.
Qui se cache derrière M. Bonheur?
Vous vous en doutez, le poste de responsable de bonheur n’a pas vocation à se retrouver dans toutes les entreprises. Celles intéressées pourront offrir un poste temporaire – le temps de mettre en place les grandes orientations – ou confier cette mission à un salarié de l’entreprise qui aurait les aptitudes requises pour endosser ce rôle avec succès. Que va rechercher le recruteur chez le candidat? Pas un diplôme en bonheur en entreprise, car il n’existe pas encore! Éventuellement, une formation en communication ou en ressources humaines, mais avant tout un profil. Si vous arborez toujours un sourire, si vous êtes d’un commerce agréable, si vous faites preuve d’écoute et êtes disponible à tout moment, si vous débordez d’énergie et si vous avez développé un certain sens de l’humour ainsi que de l’empathie, alors vous avez toutes vos chances. Toutes vos chances pour que l’on vous confie l’organisation d’activités rassembleuses, la création d’une ambiance de travail sereine et chaleureuse ainsi que la valorisation de chacun des salariés.
Quelle chance vous auriez d’intégrer, dans notre univers toujours plus digital et virtuel, une entreprise dans laquelle l’humain occupe une place centrale. Et si ce n’est pas le bonheur du salarié qui est mis à l’honneur, ce peut être la santé – une autre façon d’attendre des objectifs personnels et de participer à la réussite de l’entreprise.