Une minorité de dirigeants PME se fait accompagner par un comité consultatif. Principal frein à la mise en place d'un tel dispositif : le travail qu'il représente, alors que sa présence permet d'améliorer croissance et productivité. C'est ce que révèlent les résultats de la première étude canadienne sur l'impact des comités consultatifs publiée par la Banque de développement du Canada (BDC), menée auprès de 1 000 dirigeants de PME à travers le pays.
Seulement 6% des PME canadiennes ont un comité consultatif pour les aider dans la gestion de leurs affaires. Les entreprises qui en sont dotées ont généralement entre 11 et 20 ans d'existence, ont plus de 20 salariés, et exercent des activités dans les secteurs de la distribution (12%), des services aux entreprises (9%) et manufacturier (9%). Par ailleurs, 19% des PME comptent sur un conseil d'administration. Trois quarts des entreprises fonctionnent ainsi sans comité consultatif, ni conseil d'administration.
Une demande d'expertise et de soutien
Les dirigeants ayant pris la décision de mettre en place un comité consultatif ont été motivés par : la recherche d'une expertise complémentaire (21%), le besoin de conseils et de soutien lors de prises de décision (20%), l'impression de prendre une décision sensée (17%) et l'aide à la croissance de l'entreprise (13%).
86% des PME ayant un comité consultatif estime que son rôle est essentiel dans leur réussite. Aux yeux des dirigeants, les principaux impacts positifs sont l'élaboration de la vision de l'entreprise, l'innovation, la gestion des risques et l'amélioration de la profitabilité.
Le comité consultatif, un atout pour la croissance de l'entreprise
En analysant les variables financières des entreprises basées sur les données fiscales de Statistique Canada, l'étude permet de mettre en lumière le rôle du comité consultatif dans la croissance des PME. Dans les trois années suivant la création d'un comité consultatif, les entreprises ont enregistré une croissance de 66,8% contre 22,9% lors des trois années précédentes. Même son de cloche pour la productivité qui a augmenté en moyenne de 5,9% dans les trois années suivantes contre 3,2% les trois années précédentes.
Les dirigeants utilisant un comité consultatif ont davantage de projets pour l'avenir de l'entreprise que ceux n'en ayant pas l'usage. Ils sont en effet 58% à envisager des projets d'accroissement ou de restructuration, contre 35% de ceux ne faisant appel ni à un comité consultatif, ni à un conseil d'administration. 56% ont aussi des projets d'expansion dans de nouveaux marchés locaux, contre 34%.
Quelques obstacles à surmonter
57% des entreprises sans comité consultatif considèrent le temps, le travail et les efforts nécessaires pour sa mise en place comme un véritable obstacle. Une perception qui trouve écho chez les dirigeants qui en ont un, puisque 48% d'entre eux considèrent que le comité consultatif génère passablement de travail pour la direction de l'entreprise. Mais selon eux les avantages d'en avoir un devraient être promus (45%).
Des compétences précises recherchées
Les comités consultatifs mis en place par les PME sont composés de cinq personnes en moyenne dont les compétences les plus plébiscitées sont la comptabilité ou la finance (65%), le marketing et les ventes (51%), les ressources humaines (43%), l'expertise dans le domaine d'activité de l'entreprise (38%) et opérationnelles (37%).
Les membres des comités consultatifs sont majoritairement recrutés par l'intermédiaire du réseau de contacts de l'entreprise (56%). Les dirigeants ont plus rarement recours à des moyens externes de recrutement comme les services de professionnels, une compagnie privée, une association ou encore la publicité (8%). Et seulement 3% ont sollicité leur institution financière ou un investisseur.
Les membres des comités consultatifs se réunissent régulièrement. 60% des rencontres ont une fréquence mensuelle ou trimestrielle. Enfin, si la plupart des membres offrent leurs avis et conseils gratuitement, 43% des dirigeants les rémunèrent sous forme d'un montant fixe ou alors du remboursement des frais de déplacement.