Comment combattre le cloisonnement au travail?

La scène se déroule dans bien des cafétérias de travail: les Portugais, les Asiatiques, les Québécois de souche… Chaque groupe a sa table. Les femmes d’un côté, les hommes de l’autre… Comment combattre le cloisonnement et favoriser une meilleure mixité au travail?

Tout d’abord, la question se pose : faut-il nécessairement voir d’un mauvais œil ces petits regroupements de cafétéria entre travailleurs? Non, répond Cybèle Rioux, CRHA et présidente d’Alizé ressources humaines :

«C’est tout à fait normal. On le fait tous dans nos vies personnelle ou professionnelle. Quand on ne connaît personne, on se tourne vers des gens avec qui on sent une similarité. Que ce soit l’appartenance à un groupe culturel, le statut social ou encore professionnel.»

«Là où ça devient problématique, poursuit la conseillère, c’est quand il y a une rigidité qui s’installe et que les travailleurs refusent de passer d’un groupe à l’autre. C’est là qu’il faut s’inquiéter et intervenir.»

Travailler le sentiment d’appartenance

La première stratégie à déployer est d’augmenter le sentiment d’appartenance à l’entreprise. Et pour y arriver, il faut trouver le moyen de créer des liens entre membres du personnel.

«Il existe toutes sortes de façons de faire vivre des choses en commun à ses employés afin de créer ces liens, explique la conseillère. Ça va du banal 5 à 7, du dîner ou déjeuner jusqu’au voyage d’une semaine à vocation humanitaire… Tout dépend du budget de l’entreprise!»

«Une activité qui permet aux gens de se voir sous un angle différent que celui du travail, c’est toujours bon», lance Cybèle Rioux, en y allant d’une proposition simple et peu coûteuse: «On peut proposer une collation de fruits à la pause. On demande à chacun de raconter une histoire ou une anecdote.»

Être rassembleur

L’activité proposée doit être rassembleuse, précise la conseillère: «Certaines entreprises utilisent le 5 à 7 pour augmenter le sentiment d’appartenance. Or, si 80% des femmes qui ont été embauchées doivent partir tôt pour aller chercher un enfant à la garderie, on passe à côté de l’objectif.»

Même mise en garde à l’égard de l’alcool: «Les Québécois aiment bien boire du vin… Or, si on se retrouve avec un groupe religieux qui ne boit pas d’alcool, ça peut créer un froid ou une impression de différence. C’est alors préférable d’aller chercher quelque chose de plus consensuel.»

Dans ce cas, la conseillère suggère d’explorer des avenues gastronomiques: «Les échanges culturels de nourriture, ce sont de gros gagnants. Le ventre est un bon moyen de connecter avec les autres !»

Voir au-delà des différences

Au bout du compte, le but de l’opération demeure tout de même d’amener les gens à découvrir l’autre au-delà des différences, explique Cybèle Rioux.

«La familiarisation avec les codes culturels, c’est un peu un prétexte… L’objectif demeure d’amener la personne à voir les points en commun qu’elle peut avoir avec une personne issue d’un autre groupe. C’est à ce moment qu’on peut travailler la relation plus en profondeur.»

Pour la conseillère, il s’agit de la meilleure façon de créer des liens durables: «Les gens ont beaucoup plus de facilité à travailler avec des collègues chez qui ils trouvent des points en commun.» On n’en sort pas!

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