Avec la légalisation du cannabis, il y a fort à parier que plusieurs médecins seront plus enclins à prescrire un peu de pot médicinal à leurs patients. Comment l’entreprise doit-elle gérer cette nouvelle réalité ?
Le cannabis est notamment reconnu comme étant un traitement efficace contre les spasmes, les nausées, les douleurs, l’anxiété et le stress. Il a été testé sur une vingtaine de pathologies, mais les études doivent encore être poussées. C’est entre autres ce que permettra la récente légalisation.
Cette légalisation a aussi incité de nombreuses entreprises à se doter d’une politique pour gérer le pot au travail. Plusieurs d’entre elles ont rapidement adopté une politique de « tolérance zéro ».
Or, comme le souligne le Dr Charles Coulombe, médecin et expert en médecine du travail : « Une entreprise ne peut pas invoquer la tolérance zéro, car la prescription du cannabis est considérée comme un traitement médical et qu’aucune maladie ne doit être une source de discrimination au travail. »
La récente légalisation du cannabis nécessite donc de « faire le parallèle entre un traitement courant et un traitement au cannabis », défend le médecin.
D’un point de vue médical, pour un traitement au cannabis comme pour n’importe quel autre traitement à long terme, il faut environ trois semaines pour pouvoir observer les effets positifs et les effets secondaires. C’est seulement après cette période qu’un gestionnaire inquiet des capacités de travail de son employé peut envisager une rencontre avec lui pour rendre compte des effets de son traitement.
Le Dr Coulombe propose trois conseils pour aider les entreprises à gérer cette nouvelle réalité.
- L’employeur peut adopter quelques mesures d’accommodement comme abaisser les exigences de performance de son salarié pendant quelque temps, ou encore faire approuver ses décisions avant leur exécution.
- Un appel entre le médecin de l’employé et le médecin de l’entreprise peut être envisagé afin de trouver un compromis satisfaisant autant pour le salarié (et sa santé) que pour l’entreprise (qui veut un salarié performant).
- Un traitement au cannabis est plus efficace lorsqu’il est inhalé, mais une entreprise qui aurait peur pour son image peut demander à l’employé de faire preuve de discrétion lors de la prise de son traitement.