Au-delà des chandails et des casquettes au logo de l'entreprise, qu'est-ce qu'une organisation peut faire pour aider ses employés à s'y identifier et à défendre ses intérêts ?
Cette question intéresse les employeurs, mais aussi les spécialistes du monde du travail, comme les psychologues industriels et les conseillers en ressources humaines.
C’est le cas de la firme DuBois & Associés, un groupe de psychologues industriels établi à Laval. Ils ont effectué une recherche sur près de 15 ans, qui leur a permis de répertorier plus de 3 000 études portant sur les effets individuels et organisationnels du sentiment d’appartenance. Ils se sont appuyés sur plus de 85 interventions en développement organisationnel, auxquelles plus de 50 000 cadres et employés d’entreprises canadiennes, américaines et européennes ont participé.
Ils ont découvert que les entreprises les plus performantes pouvaient compter sur l'engagement indéfectible de plus de 90 % de leur personnel, alors que la moyenne des entreprises se situait à 73 % et que celles à problèmes obtenaient généralement des résultats inférieurs à 60 %.
Un impact majeur
Le président de DuBois & Associés, Pierre DuBois, le confirme. « L’impact du sentiment d’appartenance est majeur. Il génère des bénéfices autant pour l’employé que pour l’organisation. Il joue un rôle sur le rendement, la perception allégée de la tâche, le taux d’absentéisme et l’ouverture au changement, par exemple. »
Cette constatation est importante, car elle permet de comprendre le phénomène de l'adaptation, ou de la résistance, au changement. Car comme le précise M. DuBois, « plus le personnel s’identifie à l'entreprise, plus il est flexible et plus il accepte le changement ». Un aspect important pour bien des dirigeants d’entreprise qui font face à différents défis et qui doivent compter sur l’engagement de leur personnel pour arriver à les surmonter.
Six facteurs qui ressortent
« Les résultats de notre étude ont fait ressortir six facteurs de gestion qui déterminent le sentiment d’appartenance dans les grandes comme les petites entreprises, chez les employés comme chez les cadres, dans les entreprises manufacturières comme dans les entreprises de services », précise M. DuBois. Ces facteurs seraient des outils essentiels aux gestionnaires qui désirent instaurer un sentiment d’appartenance ou le développer.
En ordre d’importance, « la considération et le respect des supérieurs envers leurs employés, l’importance accordée à la qualité et au service à la clientèle, une tâche claire, une tâche stimulante, la qualité de l’information diffusée au personnel sur les orientations de l’entreprise, et enfin, l’efficacité administrative sont les facteurs qui permettent de développer un sentiment d’appartenance », résume M. DuBois.
Comment y arriver
« Pour arriver à développer le sentiment d’appartenance, la stratégie est à la fois simple et complexe », poursuit-il. « Elle consiste d’abord à mesurer, par questionnaire, le sentiment d'appartenance et les facteurs de gestion responsables de son développement, à identifier et à corriger les facteurs qui présentent des problématiques, en déterminant quels comportements seront à bannir et quels seront ceux à privilégier pour s’arrimer aux résultats du diagnostic organisationnel de départ. »
Comme le rappelle notre expert « on ne peut espérer de progrès sans prendre des mesures concrètes. » Le sentiment d'appartenance est directement lié à la performance et au succès des entreprises. Il doit donc être au cœur des préoccupations de tout gestionnaire et de tout dirigeant d'entreprise.