La dernière Note de conjoncture provinciale publiée par le Conference Board du Canada présage pour les horizons 2012 et 2013 d’un certain optimisme. Après une croissance modeste cette année, la plupart des provinces devraient en effet profiter d’une certaine embellie.
Des prévisions résolument positives, qu’il s’agit toutefois d’appréhender avec quelques précautions. Si l’activité du secteur privé sera marqué dès 2012 par la reprise, et promet ainsi de compenser les importantes dépenses fédérales et provinciales liées notamment aux infrastructures, les économies régionales ne sont pour autant pas à l’abri de subir quelques remous imprévus directement causés par la crise de la dette de l’Union Européenne.
Une menace tangible qui pourrait amener à réviser le degré d’optimisme actuel, et qu’il s’agit de plus de corréler aux difficultés américaines, à même cette fois d’entraver la progression des provinces du centre et de l’Atlantique. Par effet de rebond en effet, ces dernières pourraient elles pâtir de la croissance anémique constatée aujourd’hui aux Etats-Unis, ainsi que des nécessaires mesures d’austérité budgétaires portées par leurs gouvernements respectifs. Une situation qui met à jours d’évidentes disparités provinciales, alors que les régions de l’Ouest promettent à l’inverse une fois encore d’afficher les meilleurs résultats, grâce notamment à un prix élevé des produits de base, et à quelques investissements vigoureux dans le secteur de l’énergie.
Les provinces de l’est et du centre en retrait
L’Ontario et le Québec, relativement à la traîne, auront à concentrer leurs efforts ces prochaines années sur la réduction des déficits publics. Des compressions budgétaires incontournables qui, conjuguées aux prévisions de croissance plutôt modérées des investissements privés et des dépenses de consommation, viennent restreindre les projections conjoncturelles pour les deux prochaines années. Ainsi, le PIB de l’Ontario devrait n’enregistrer qu’une augmentation de 2,2%, à peine plus que les 1,8% prévus cette année ; quand celui du Québec devrait croître de seulement 1,8%, face au 1,5% espérés en 2011. Le Nouveau-Brunswick, qui pâtit de l’accalmie touchant les activités de construction et qui peine à dynamiser davantage sa filière manufacturière, devrait afficher une modeste croissance de l’ordre de 1,5%.