Dans la jungle des agrégateurs d’emplois

Bulle internet


Les journaux ont été la référence en matière de recherche d’emploi durant la plus grande partie du XXe siècle. Puis vint le Web. Wanted Jobs a été le premier agrégateur à être mis en ligne au Canada. En 1997, le moteur de recherche permettait déjà aux candidats de parcourir plus d’un site d’annonces à la fois. « Nous étions des précurseurs », appuie Martin Auclair, vice-président finances et chef de la direction financière chez Wanted.
ScreenHunter_544-Nov-19-15-44.jpgEn 1999, Recru-direct, qui deviendra Jobboom, apparaît dans le paysage québécois. Dès l’an 2000, ce site tente de se positionner comme média spécialisé en carrière en offrant des conseils. Un service que d’autres sites ajouteront éventuellement.


ScreenHunter_546-Nov-19-15-45.jpgUn autre géant mondial, Monster.com, naît également en 1999 pour rester durant plus d’une décennie le site de recrutement en ligne le plus populaire aux États-Unis. Sans oublier le site canadien Workopolis, fondé en 2000.

Bogue de l’an 2000


Quand la bulle Internet éclate, l’intérêt des compagnies à investir en ligne fond comme neige au soleil. Wanted Jobs, qui fait figure de cas emblématique dans le milieu, connaît à partir de 2001 de sérieuses difficultés qui l’obligent à se réorienter.


« Les revenus publicitaires générés grâce au trafic sur le site ne suffisaient plus », raconte Martin Auclair. La boîte devient alors Wanted Technologies et se reconvertit dans la vente d’informations.
« À partir d’une base de données d’informations colligées sur Internet, nous sommes maintenant en mesure de fournir des indicateurs économiques au gouvernement, des pistes de ventes à des firmes de recrutement ou à des médias et des veilles stratégiques aux entreprises », explique M. Auclair. L’entreprise s’adresse donc désormais aux autres entreprises et aux recruteurs avec la promesse de trouver plus rapidement les meilleurs candidats grâce à leurs outils d’analyse.

L’étape du raffinement


Les jobboards, ces babillards d’emploi en ligne, se perfectionnent aussi afin de pallier la baisse de revenus du début des années 2000. Au départ, ils présentaient surtout des listes d’offres d’emploi, leurs clients étant les entreprises à la recherche de candidats.
Puis, les chercheurs d’emploi ont pu ajouter leur candidature à une CVthèque, avec ou sans frais. Ils peuvent aussi s’inscrire à des alertes courriel pour des domaines définis ou payer pour avoir accès à des offres en priorité.


En 2003, c’est au tour du paiement par clic à faire son apparition. Beljob.ca (propriétaire de La toile des recruteurs) est parmi les premiers à adopter ce modèle d’affaires. Plutôt que de payer un prix global pour une annonce, les coûts sont facturés aux employeurs selon le nombre de clics sur leur offre.


BelNice_chaises_468x50_BL.jpgManuel Francisci, président et fondateur de jobWings, un des nombreux sites affiliés à Beljob, précise aussi que « la particularité de Beljob est d’avoir une approche plus par répertoire, avec des sites spécifiques pour chaque domaine ». L’avantage est de cibler ses énergies, « pour ne pas chercher une aiguille dans une botte de foin. »


En 2005, le dernier-né des géants du recrutement, Indeed, adopte immédiatement le modèle du paiement par clic. Les employeurs peuvent commanditer des emplois pour qu’ils s’affichent en haut des résultats de recherche. Aidan McLaughlin, directeur des relations publiques pour Indeed, explique que leur site permet aussi d’avoir accès à tous les emplois en une seule recherche.
ScreenHunter_547-Nov-19-15-47.jpgEluta.ca, très semblable à Indeed, s’ajoute à cette dernière vague de recruteurs en ligne dès 2006. Il annexe gratuitement des offres d’emploi, directement depuis les sites des entreprises. Des annonces Google s’affichent sur les pages de résultats et Eluta récolte de l’argent chaque fois qu’un de leurs utilisateurs clique sur ces publicités.


« Une ribambelle de sites créés dans les dernières années tente de vivre des publicités Google. Mais ils sont beaucoup à se partager le marché », fait cependant remarquer Manuel Francisci.
Celui-ci observe aussi que nombreux sont les sites à vouloir élargir géographiquement leur audience, comme jobrapido, Neuvoo, Wowjobs, Simply Hired ou encore Indeed qui déclare être présent dans 50 pays, décliné en 28 langues.

La suite?


Cette prolifération de sites semble loin de se tarir. La nouvelle tendance est de viser les candidats passifs, sur les réseaux sociaux notamment. Les applications mobiles deviendront également incontournables. Selon Aidan McLaughlin, le tiers des visites sur le site d’Indeed provient d’appareils mobiles.
 

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