Des entreprises de la Silicon Valley offrent à leurs employés rien de moins que des vacances payées illimitées! À Montréal, Gsoft, une entreprise du secteur des technologies de l’information, a elle aussi fait le pari d’instaurer ce concept auprès de ses employés. Et ça semble fonctionner à merveille.
Une question de bon sens
« Je n’aime pas la nomenclature de vacances illimitées, prévient tout de suite Simon De Baene, un des fondateurs de Gsoft. Nos employés ne se disent pas : "la vie est belle, je fais ce que je veux", mais plutôt "je suis assez performant et responsable pour savoir ce que je fais et pour mériter de longues vacances." »
Et il n’a pas tort. Dans la réalité, ce que les Américains appellent no holiday policy correspond surtout à un modèle où l'employeur délègue à l'employé la liberté de gérer lui-même son équilibre entre travail et vie personnelle.
Une meilleure organisation
En plus de la volonté de responsabiliser davantage les salariés, « on s’est aperçu que la gestion des vacances prenait beaucoup de temps pour la petite entreprise que nous sommes », avoue Simon.
Dans le passé, les employés disposaient d’une banque traditionnelle de temps de vacances. Une fois qu’un salarié avait travaillé 37,5 heures par semaine, les heures supplémentaires étaient accumulées dans cette banque de temps de vacances. « Mais c’était anti-productif et injuste, explique Simon. Ce système encourageait les employés à accumuler les heures supplémentaires et pénalisait ceux qui arrivaient à faire le même travail en 37 heures. »
Aujourd’hui, les employés, âgés en moyenne de 28 ans, ont tous un salaire annuel fixe ; ils peuvent prendre des congés quand ils veulent, tant que leur absence ne risque pas de nuire à leur travail et à la relation avec leurs clients.
Bilan ?
Un an après avoir mis cette mesure en place, Simon se dit satisfait. « Ça ne change pas tant que ça quand on y pense, ajoute-t-il, ce n’est pas tout le monde qui a le temps et les moyens de partir des mois autour du monde! »
Comme dans toute phase d’expérimentation, le jeune chef d’entreprise reconnaît tout de même avoir eu à gérer un ou deux petits cas « abusifs », qui se sont réglés rapidement avec un léger rappel à l’ordre.
« La clé du succès réside vraiment dans le recrutement, avance Simon. Ça prend forcement une équipe dévouée et passionnée qui a un souci de l’organisation. Ça ne marcherait pas si les employés étaient individualistes. »
Simon admet que cette politique atypique de vacances fonctionne bien parce que son domaine d’activité ne nécessitant pas d’horaires spécifiques. Il paraît en effet plus compliqué, voire impossible de généraliser l’opération à d’autres secteurs moins créatifs, comme dans le cas d’employés qui travaillent à la chaîne, par exemple.
Toujours est-il que « responsabiliser les employés est définitivement la meilleure chose qu’on ait faite chez Gsoft »!
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