On peut avoir envie d'embaucher tante Nicole pour la comptabilité de notre PME ou de donner un poste à notre frère dans le besoin. Peu importe la raison, inclure un membre de sa famille sur la liste de paie comporte son lot d'avantages et… de pièges. Voici ce qu'il faut savoir.
Travailler avec des êtres chers présente de nombreux avantages surtout quand on est à la tête de son entreprise. On connaît bien les défauts et les qualités de la personne, on sait comment communiquer avec elle et surtout, la confiance est au rendez-vous. Rassurés, certains chefs d’entreprise se sentent ainsi plus à l’aise pour déléguer et ainsi faire croître leur compagnie plus vite.
Recrutement du tonton ne rime pas forcément avec discrimination. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, engager un parent n’est pas toujours perçu comme un traitement de faveur illégal au sens de la loi. Les tribunaux tendent à considérer que la restriction de l’embauche de membres de la famille est discriminatoire, sauf si le conflit d’intérêts est réel ou que cette situation nuira de manière excessive à l’entreprise.
Une situation parfois explosive
Le problème de travailler avec sa famille est le suivant : quand ça va mal, cela peut très mal se terminer. Par exemple, on doit congédier notre neveu peu performant : cela peut non seulement mettre fin à la relation, mais aussi signifier des ponts coupés avec son frère si les parents prennent le parti de leur fils, voire créer des problèmes avec ses propres parents.
Pour limiter les dégâts, il est important de soigner davantage qu’avec un employé normal l’annonce de la fin de la collaboration, en faisant comprendre progressivement au membre de sa famille que sa présence est remise en question, en lui expliquant bien les raisons de cette décision tout en restant le plus objectif possible et en lui laissant un préavis suffisamment long pour lui permettre de se trouver un autre travail.
De bonnes surprises sont parfois au rendez-vous. Le parent ayant constaté un malaise ou se sentant peu à sa place au sein de la compagnie se sentira soulagé et peut-être heureux de votre décision. Annoncer sa démission quand son patron fait partie de sa famille, ce n’est pas plus facile!
En amont
Pour éviter des déchirements familiaux, mieux vaut prévenir que guérir en adoptant dès le départ une stricte séparation entre les sphères professionnelle et privée. Rémunération, attentes, tâches confiées, caractère temporaire ou non de l’emploi… Plus le membre de la famille sera informé et traité comme un autre employé de l’entreprise et plus il sera facile de préserver la relation en cas de problèmes au travail.
Il faut donc bien séparer les rôles : au travail, on est le patron, et dans les soupers de famille, on est le cousin Marc. Parler du programme de la prochaine réunion familiale au chalet est à éviter, de même que de s’informer des derniers potins de bureau entre deux hot-dogs lors du barbecue estival organisé par les grands-parents.
Par Fanny Bourel – 37e Avenue