Comment inspirer ses équipes ou ses collègues? Au-delà des théories, des recettes proposées et de la littérature en matière de gestion, c’est dans votre attitude que vous réussirez ou non à motiver et mobiliser votre entourage. Si vous êtes animé uniquement par la performance et l’atteinte des résultats, vous aurez tendance à négliger le besoin de reconnaissance d’autrui et vous aurez moins d’empathie naturelle. Inversement, si vous recherchez principalement la reconnaissance et l’harmonie, alors dire les vraies choses et adresser les problèmes seront difficiles pour vous. Chacun a ses forces et faiblesses. Prendre conscience de votre type de personnalité vous aidera à adapter votre style de gestion et à ajuster vos comportements, car « chassez le naturel, il revient au galop! ». Faites preuve d’humilité, remettez-vous régulièrement en question et soyez honnête avec vous-même autant qu’avec les autres.
Celui ou celle qui suit à la lettre le « manuel du parfait patron », sans y croire intimement, se trahit inévitablement dans son comportement. Un cadre me confiait tout récemment qu’il n’était pas dupe des vrais sentiments qui animent son supérieur. Bien qu’il lui dise les bonnes choses, qu’il l’invite à l’occasion à luncher ou encore qu’il ait une attitude en apparence irréprochable, il me disait : « Ça sonne faux, et d’ajouter, je sais que je ne suis qu’un pion et qu’il ne me considère pas comme un élément important de son équipe, je vois qu’il se force à jouer au bon patron, c’est trop fake! » Du coup, malgré toutes ses bonnes intentions, ce gestionnaire vient de perdre sa crédibilité et un allié précieux, car il n’a pas instauré une relation de confiance propice à l’engagement de son employé.
Les dirigeants exceptionnels inspirent leurs équipes de travail à s'engager davantage et à accroître la productivité. Ils sont authentiques et ils démontrent au quotidien qu’ils apprécient sincèrement la contribution de leurs employés quel que soit leur niveau dans l’organisation. Ils s’intéressent aux individus et à leur développement autant sur le plan personnel que professionnel. Ce qui n’est pas incompatible avec un niveau d’exigence élevé. Vous pouvez faire preuve de fermeté tout en étant juste et équitable, ce qui peut parfois impliquer des conversations difficiles où vous aurez à réprimander un employé, évaluer sa non-performance ou refuser une de ses demandes. Un leader inspirant a foi en lui-même et dans les autres, il est déterminé et il sait prendre ses responsabilités, c’est pour cela qu’il est respecté.
Reconnaître les bons coups et savoir les souligner n’ont de valeur que si le gestionnaire est capable d’en expliquer les raisons. Il ne s’agit pas de dire : « Je suis fier du travail de Martin », mais de le reconnaître publiquement en donnant des exemples de sa contribution, sinon le message tombe à plat et sera entendu de la manière suivante : « Je n’ai aucune idée de ce que tu fais mais continue ton bon travail. » L’employé apprécie d’autant plus un commentaire positif si vous êtes capable de lui dire que ses rapports sont bien présentés, clairs et qu’ils vous aident à prendre de bonnes décisions. L’impact en est décuplé. Lors d’une réunion, un gestionnaire souhaitant remercier son équipe pour avoir dépassé les objectifs prévoit de remettre une bouteille de vin à chacun. Pas une bouteille ordinaire, mais un grand cru! Il dépense un gros budget et il a l’impression d’avoir « mis le paquet ». Pourtant, en demandant à son adjointe de remettre le précieux nectar à sa place, il rate son objectif. Ce n’est pas le prix de la bouteille qui importait mais plutôt la manière de l’offrir. Un peu comme une carte de souhaits signée électroniquement versus votre signature « en chair et en os », accompagnée d’une note personnelle.
Souvenez-vous que les vrais leaders ne disent pas qu’ils aiment leurs employés, ils leur donnent des preuves d’amour au quotidien… Cela ne vous rappelle pas quelque chose?
Nathalie Francisci, Adma, CRHA