L'étude de Deloitte intitulée Élargir le cercle: plus de débouchés pour les autochtones en milieu de travail, dévoilée la semaine dernière, formule 10 recommandations afin de faciliter l'intégration des autochtones en entreprise.
L'étude dépasse les considérations d'ordre moral, pour aborder le sujet d'un point de vue économique en soulignant notamment les intérêts des employeurs à recruter dans cette communauté
Créer des liens entre autochtones et entreprises pourrait par exemple apporter une réponse partielle à la pénurie de main-d’œuvre: avec 4% de la population canadienne, dont 20% a moins de 25 ans, les autochtones représentent les segment de la main-d’œuvre dont la croissance est la plus marquée.
Autre avantage, ce bassin de candidatures pourrait faciliter le recrutement, et diminuer les dépenses, en évitant des recherches coûteuses de main-d’œuvre à l'extérieur du pays.
Également, travailler avec les populations présentes sur les zones d'exploitation des ressources naturelles, permettrait de tempérer les réticences liées aux exploitations, et mieux gérer les conflits latents.
Bien que les intérêts respectifs soient clairement établis, l'étude ne cache pas la complexité de tisser des liens entre autochtones et entreprises.
Avant même la mise en place des recommandations formulées, l'auteur insiste sur la nécessité de prendre conscience des obstacles rencontrés par les autochtones en milieu de travail, comme les préjugés ou le sous financement éducationnel, pour mieux y répondre.
À court terme, la lutte contre le fléau du décrochage scolaire est un enjeu crucial. Les entreprises doivent donc s'engager tôt auprès de la population autochtone, par le biais de partenariats avec les écoles, de programmes de mentorat, en prenant les étudiants comme stagiaires, afin d'offrir des modèles aux jeunes, tout en donnant une première approche des différences culturelles.
Les recommandations à plus moyen terme, qui s'appuient sur les bienfaits de la diversité , requièrent quelques adaptations des méthodes des entreprises pour tenir compte des différences culturelles, revoir les exigences d'emploi standard, par exemple, ou embaucher plusieurs autochtones au sein d’une même entreprise pour faciliter leur l'intégration.
L’étude conclut que l’union des points de vue, et les efforts communs à long terme seront un gage de réussite pour aboutir à une amélioration des résultats pour les entreprises et les individus.
Voici la liste complète des 10 meilleures pratiques, élaborée après autant de tables rondes à travers le Canada:
- Former des partenariats avec les écoles, les collèges et les universités;
- Prendre les étudiants comme stagiaires, pour leur donner formation et expérience;
- Remettre en question les exigences d’emploi standard;
- Revoir les pratiques de sélection, d’embauche et de promotion de manière à reconnaître les talents non conventionnels et les différences culturelles;
- Donner une formation culturelle à l’échelle de l’entreprise;
- Embaucher plusieurs Autochtones;
- Faire évoluer les Autochtones dans la hiérarchie;
- Évaluer les pratiques d’affaires et d’emploi qui pourraient constituer des obstacles pour les Autochtones
- Élaborer une stratégie d’embauche et de fidélisation des Autochtones;
- Faire connaître les réussites et les célébrer.
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