Les seniors sont incontournables sur le marché du travail : telle est la conclusion de Manpower après avoir interrogé mondialement 28 000 employeurs en août dernier. Avec le prochain départ à la retraite des 7,5 millions de baby-boomers au Canada, le taux d’activité pourrait tomber à 60 % dans 20 ans, contre 67,5 % en 2004 (Statistique Canada). Les entreprises doivent dès à présent anticiper cette « fuite des cerveaux », il leur faut notamment mettre en place rapidement des programmes de fidélisation de leurs employés quadragénaires et quinquagénaires. Les pouvoirs publics ont également leur rôle à jouer. Voici quelques conseils livrés par Manpower pour éviter une récession économique due au prochain baby-boom :
- Assurer la gestion des talents à long terme
Les entreprises doivent mettre en place une politique de recrutement et de rétention efficace pour les seniors, c’est-à-dire investir à long terme dans leurs employés : identifier, conserver, puis assurer la succession des talents actifs de l’entreprise. Car outre le problème de succession des départs à la retraite, les entreprises doivent chercher à garder le plus longtemps possible des employés compétents. Pour cela, il faut que la formation et la remise à niveau incluent également les salariés plus âgés et ne soient pas réservées aux juniors.
- Concilier vie professionnelle et vie privée
Largement plus actifs que leurs prédécesseurs, les seniors profitent de leur retraite pour voyager, profiter de leur famille et de la vie. Ainsi, pour les séduire et les fidéliser, les firmes doivent offrir des formules flexibles, comme un régime à temps partiel, des horaires souples… De plus, hormis les formules et régimes flexibles proposés, d’autres conditions comme des perspectives de promotions souples aideront à développer une forte image d’entreprise qui rayonnera aussi bien auprès des plus de 50 ans que des candidats plus jeunes.
- Avoir un soutien nécessaire de la part des pouvoirs publics
Selon Manpower, les pouvoirs publics ont aussi un rôle majeur à jouer dans la question des départs à la retraite des seniors. Ils doivent participer à changer les mentalités, en prenant des mesures pour retarder le départ à la retraite de leur population active. Par exemple, certains gouvernements ont décidé d’allonger et même de supprimer l’âge légal de la retraite, d’octroyer des subventions aux entreprises qui recrutent des gens de plus de 50 ans ou de mettre sur pied des programmes de mise à l’emploi adaptés. Ainsi, certains se font déjà entendre à ce propos au Canada, commel’Institut économique de Montréal (IEDM), qui propose de hausser, au cours des prochaines années, l’âge de la retraite de 65 à 67 ans.