Facebook travaillerait sur une version de Facebook pour le travail, avec des fonctionnalités spécialement conçues pour les milieux professionnels. LinkedIn doit-il trembler? À quoi peut-on s’attendre ?
Le géant social déjà très actif dans la vie personnelle de plus de 1,35 milliard d’utilisateurs réguliers préparerait maintenant son entrée dans les cloisons de leur vie professionnelle.
Facebook at Work, l’appellation non officielle qu’en a fait le Financial Times en dévoilant la nouvelle, souhaite enrichir et encourager les liens entre collègues – « que ceux-ci se connaissent comme personne, d’abord », aurait confié Mike Rognlien de Facebook – afin de diminuer les tensions au bureau.
Comment ? En offrant un « visage » aux employés et en facilitant leurs interactions.
Une menace pour LinkedIn ?
Les nouveaux services professionnels de Facebook joueraient dans la cour de tous les outils déjà adoptés par les entreprises au fait des dernières technologies sociales.
D’abord, une page Facebook « au travail » afin de personnaliser les interactions entre les individus, même dans un contexte professionnel. Ce profil sera séparé et différent de celui de leur page personnelle Facebook afin de leur permettre de conserver privées certaines facettes de leur vie personnelle. En bref, un réseau à la LinkedIn, en apparence plus personnel que le réseau professionnel de 334 millions d’abonnés, mais dans un contexte plus professionnel que le classique Facebook. Autre différence probable : si l’intérêt vise à développer les relations au bureau, on présume que Facebook at Work misera davantage sur les interactions présentes et quotidiennes que les interactions passées comme LinkedIn qui, pour bien des utilisateurs, se résume à un curriculum vitae bonifié.
Autre fonction probable de Facebook au travail, un service qui cette fois-ci vient concurrencer directement Chatter de Saleforces et Yammer de Microsoft : la messagerie instantanée. Les employés pourraient en effet dialoguer directement par la messagerie plutôt que d’échanger dans une série de courriels (ou de décrocher le téléphone).
Facebook at Work permettrait aussi la gestion de documents en mode collaboratif, à l’instar des populaires Dropbox et Google Box.
Un service désirable ?
L’attrait de Facebook at Work est difficile à jauger, de même que son impact potentiel sur les organisations, ses véritables fonctions et ses éléments de différenciation n’ayant pas encore été annoncés officiellement par le géant.
À priori, rien de renversant en termes de services. La force principale s’arrête à la popularité de Facebook… une popularité pas toujours appréciée de la direction.
Nombreuses entreprises bannissent d’ailleurs l’utilisation de Facebook, afin de réduire les pertes de temps. Facebook at Work deviendra-t-il un outil de gestion quotidienne facilitateur… ou une nouvelle source de perte de temps pour les employés ?
De plus, la volonté de « personnaliser » les interactions entre collègues afin d’améliorer le climat de travail tient-elle la route ? Des experts en ressources humaines craignent l’effet contraire : que des employés en viennent à moins s’apprécier, selon des critères qui n’ont rien à voir avec leurs compétences et interactions professionnelles.
Enfin, l’adoption d’un Facebook at Work par tous les employés, poussée par une volonté de la direction, semble a priori improbable. Fait connu : le réseau social est souvent pointé du doigt à cause de ses pratiques discutables en gestion de la vie privée et en dévoilement des informations personnelles. Or, gestionnaires et entreprises accordent une grande importance à la gestion d’information confidentielle : feront-ils confiance à Facebook – ou à Facebook at Work – pour lui confier documents et interactions quotidiennes ?