Les offres d’emploi comme outils de prosélytisme. Non ce n’est pas un film de sciences fiction. L’église de scientologie cherche maintenant à « recruter » via des petites annonces d’emploi dans les journaux. L’histoire se passe en Belgique…
Tout commence quand Chadia, une jeune bruxelloise à la recherche d’un emploi, découvre une annonce dans un journal gratuit : « ALBS* cherche aide administrative ». Aucun employeur n’est mentionné sur l’offre. Chadia appelle et se rend à l’adresse qu’on lui donne. Et là, surprise ! Elle se rend compte qu’il s’agit des locaux de l’église de scientologie. Cependant, il est bien indiqué « On embauche » sur une affiche. A peine arrivée, on lui projette un DVD expliquant ce qu’est l’église de scientologie. Puis, on lui propose, non pas un contrat de travail mais plutôt « l’opportunité » de devenir membre de l’église.
Nul besoin de préciser que Chadia a préféré décliner la proposition. C’est elle qui a révélé l’affaire au grand jour. Mais elle n’est pas la seule à être tombée dans le “piège”. Plusieurs plaignants ont vu l’annonce du Vlan – le journal gratuit où est paru l’annonce – et l’affiche sur la vitrine.
Alors, serait-ce le dernier moyen trouvé par l’église pour recruter de nouveaux membres ? Les responsables répondent que non. Il s’agit d’un contrat d’agrément et de bénévolat. Curieux. Les candidats se voyaient proposer l’inscription à une “formation” des scientologues et pouvaient aussi leur donner un coup de main (gratuit, bien sûr). Selon le témoignage d’une personne ayant répondu à une de ces offres, le document qui lui a été proposé lui demandait « d’adhérer » aux vues des scientologues.
Une enquête a été ouverte suite aux informations communiquées par l’ACTIRIS, l’Office régional bruxellois pour l’emploi. Après des perquisitions au siège de l’église, celle-ci a été inculpée pour escroquerie. La justice soupçonne la secte d’avoir recruté des membres en leur promettant un contrat de travail « bidon », les petites annonces laissant croire à une offre d’emploi rémunérée.
Une dirigeante de l’Église de Scientologie a affirmé qu’il ne s’agissait que d’une recherche de “bénévoles”. Et dans un communiqué, l’église estime même avoir été victime d’une violation de ses droits fondamentaux et d’une forme d’acharnement de la justice et des médias belges.
L’Église de scientologie est considérée comme une secte dans plusieurs pays européens, où elle a d’ailleurs déjà connue des condamnations judiciaires. Au Canada et aux États-unis, où elle a été fondée et qui abrite son siège international, elle est reconnue comme une religion.
*Association à but non lucratif