Dans la réalité du marché du travail d’aujourd’hui, les plus jeunes sont particulièrement enclins à changer régulièrement d’emploi. Pour réduire le taux de roulement de ces derniers, les employeurs sont à la recherche de solutions pour les garder en poste plus longtemps. Est-ce une cause perdue? Comment remédier à cette situation? Des experts se sont exprimés sur la question.
Dévoilés en mai dernier, les résultats d’un sondage Léger pour le Conseil du patronat du Québec (CPQ) et l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA), réalisé auprès de 802 répondants âgés de 16 ans et plus, révèlent qu’il n’a jamais été aussi difficile pour les entreprises de fidéliser les jeunes membres du personnel.
Et malheureusement pour les employeurs québécois, il semblerait que la volatilité de la jeunesse sur le marché du travail demeurera pour un bon moment. L’étude indique que 59 % des travailleurs de 16 à 24 ans et 40 % des employés de 25 à 34 ans ont l’intention de changer d’emploi d’ici les cinq prochaines années.
Pas de recette magique pour la rétention
De quelle façon les entreprises peuvent-elles convaincre les plus jeunes d’occuper leur emploi à long terme? Le sondage révèle que 19 % des personnes sondées ayant entre 16 et 24 ans ne sont elles-mêmes pas certaines des motifs qui pourraient réellement les inciter à demeurer en poste.
Le président et chef de la direction du CPQ, Karl Blackburn, voit en cette incertitude de la jeune main-d’œuvre une occasion pour les entreprises d’être plus attentives à ses besoins, notamment en faisant preuve « d’écoute » et en axant leur stratégie de rétention sur « la communication » pour se distinguer.
Pour Manon Poirier, CRHA, directrice générale de l’Ordre des CRHA, privilégier l’évolution professionnelle des jeunes talents au sein de l’entreprise est une manière efficace de leur montrer qu’il est possible d’avoir une carrière stimulante et de gravir les échelons sans nécessairement chercher un emploi différent.
La jeune main-d’œuvre courtisée
Selon le sondage réalisé par Léger, cette « chaise musicale » de l’emploi chez les jeunes est en partie causée par le fait que ces derniers sont régulièrement sollicités sur le marché du travail. Dans la catégorie des 16 à 34 ans, ils seraient près de la moitié (49 %) à avoir été approchés au moins une fois par un recruteur au cours de la dernière année.
Le président et chef de la direction du CPQ y voit une réelle « course aux talents » généralisée et remarque que les efforts de recrutement sont dirigés autant vers les postes débutants que les emplois qui demandent davantage d’expérience.