Dans le contexte actuel, les gestionnaires sont appelés à faire preuve d’empathie envers leurs employés tout en essayant d’atténuer les principales sources anxiogènes. Voici quelques pistes pour s’acquitter de ces tâches tout en gérant son propre stress.
Évaluer son niveau d’anxiété au bureau
Dans une période aussi particulière, il est primordial de prendre conscience de son propre stress. « Les employés comme les gestionnaires peuvent cumuler différents types de stress, explique Jean-Claude Laurin, psychologue du travail et des organisations. Il y a du stress organisationnel, par exemple un conflit de rôle avec un employé. Il y a aussi le stress de la vie personnelle, que ce soit un déménagement ou un retour aux études. Pour réduire l’anxiété, il faut agir sur les stresseurs sur lesquels on a un peu de contrôle, par exemple en reportant temporairement un projet. »
Le psychologue suggère de consulter l’échelle Holmes et Rahe pour calculer en quelques minutes son niveau de stress et déterminer quel serait notre risque dépressif. Ces informations peuvent ensuite aider à calibrer notre anxiété. « Il n’y a pas un remède universel au stress; chacun doit trouver son exutoire. Certains se tournent vers le sport, d’autres vers le yoga ou la méditation. Il faut expérimenter ce qui nous fait du bien. »
Tenter de minimiser les impacts de l’isolement
L’isolement personnel et professionnel occasionné par le télétravail est l’un des principaux facteurs de stress, selon Jean-Claude Laurin. « Pour les employés, il faut garder contact avec les autres. Si on se sent angoissé ou triste, il ne faut pas hésiter à en parler ou à demander de l’aide. Les gestionnaires, quant à eux, doivent s’assurer du bien-être de leurs employés et leur réitérer qu’ils peuvent s’adresser à eux lorsqu’ils rencontrent des difficultés. »
Et peu importe nos fonctions, il est aussi essentiel d’établir une frontière entre notre vie personnelle et professionnelle, explique le psychologue. « Il ne faut pas que le télétravail empiète sur des moments de détente qu’on se réservait, notamment le soir et la fin de semaine. »
Développer son intelligence émotionnelle
« Le gestionnaire doit aussi être sensible aux variations affectives de ses employés, explique Jean-Claude Laurin. Il doit être empathique, car les employés vivent des situations plus stressantes qu’à l’habitude, ce qui peut affecter leur rendement ou leur humeur. »
Enfin, selon le psychologue, en ces temps de crise, les gestionnaires doivent repenser leur modèle de gestion. « Un bon télégestionnaire doit faire confiance à ses employés. Il ne peut pas contrôler leur travail et il se peut qu’il doive ajuster certains objectifs. Il doit davantage miser sur les résultats que sur les actions. »