Je veux tout !!!
Je veux tout! C’est le titre de la chanson d’Ariane Moffatt qui symbolise bien la réalité sociale d’aujourd’hui. Les candidats veulent tout, tout de suite et plus encore, mais il n’y a pas qu’eux… vos gestionnaires aussi, nos clients également. On veut ce qu’il y a de mieux au meilleur coût. Comme j’ai souvent abordé la façon de gérer vos candidats, je vais vous parler de vos clients – à l’interne comme à l’externe. Et cela peut devenir un vrai casse-tête pour le recruteur, coincé entre la réalité du marché et les attentes du gestionnaire. La plupart des organisations qui recourent aux services d’une firme de recrutement externe pensent que celle-ci va régler le problème rapidement. Elles sont de plus en plus exigeantes sur la qualité de l’intervention et de la prestation de service. Et elles ont bien raison! C’est ce qui permet de différencier les amateurs des professionnels. Non, ce qui est plus délicat c’est, qu’en plus d’exiger des standards de qualité très élevés, elles s’attendent à un meilleur prix de la part de leur fournisseur. Elles recherchent plus de flexibilité sur les honoraires et les modalités ainsi qu’une couverture géographique plus étendue à l’échelle nationale et internationale.
Les recruteurs externes se font donc de plus en plus poser la question sur leur capacité à rejoindre les candidats à l’international. Récemment, un client nous demandait de chasser des candidats aux États-Unis, en Europe et pourquoi pas aussi l’Asie? Entendons-nous bien. En théorie, c’est excellent : personne ne peut être contre le fait d’aller chercher le meilleur talent, peu importe où il se trouve sur le globe. Mais la question qui se pose est : « Est-ce bien réaliste pour tous les niveaux? » Exception faite des scientifiques, chercheurs, ingénieurs, financiers de pointe et autres candidats aux rarissimes expertises, soyons réalistes… À moins de rechercher un CEO ou autre « super-exécutif », dites-moi comment votre recruteur va trouver la perle rare – ce jeune gestionnaire entre sept ans et dix ans d’expérience professionnelle qui rêve de venir s’établir dans notre Belle Province? Bien sûr, il y a les exceptions qui confirment la règle. Chaque année, je recrute ce genre de spécimens pour le plus grand bonheur de mes clients. Mais dans la majorité des cas, ce sont des Québécois expatriés à l’étranger, avec qui j’ai entretenu des relations ou initié le contact grâce aux réseaux sociaux, que je ramène dans un merveilleux timing au « bercail ».
Le problème se trouve dans la gestion des attentes. Le recruteur, avec ou sans réseau de firmes partenaires à l’international, peut chasser la planète, et même plus encore, à la recherche de l’oiseau rare… si l’oiseau peut se repérer de loin tel qu’un dirigeant d’entreprise, un chef de la recherche ou encore un expert international dans un domaine donné. Mais pour le jeune chef d’équipe perdu dans la masse, cela revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. Malgré toute l’expertise de votre recruteur, ses réseaux et sa bonne volonté, il faut se rendre à l’évidence : s’il y parvient c’est une question de chance! Notez que certains ont réussi à bâtir une expertise de « niche » dans des domaines spécifiques, sur des territoires géographiques et parviennent à attirer les talents. Ces derniers n’accepteront pas, néanmoins, tous les mandats et développent leur expertise et leurs réseaux auprès d’un bassin de talents bien spécifique.
L’autre enjeu réside dans les honoraires. Ah oui, je vous vois sourciller… Encore ces chasseurs de têtes et leurs coûts exorbitants. Alors permettez-moi de vous poser la question : « Pourquoi les honoraires seraient-ils les mêmes pour un mandat local que pour un mandat requérant de fouiller un continent au complet? Pourquoi les grandes firmes de recrutement de cadres mondiales ont-elles refusé de prendre ce mandat parce qu’il ‘‘ n’entrait pas dans leurs standards de recherches ’’ ? » En fait, leurs honoraires sont démesurément élevés pour des recrutements de niveau intermédiaire, ce qui ne fait aucun sens. Soyons donc réalistes dans la gestion de nos attentes.
Tout a un prix et il faut choisir entre le beurre et l’argent du beurre… Un muffin avec ça?
Nathalie Francisci, Adma, CRHA
Vice-présidente exécutive
chez Mandrake Groupe Conseil
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