Dans une nouvelle étude de l’OCDE intitulée « Un nouveau virage à prendre : les grands enjeux des 50 prochaines années », on apprend que le vieillissement de la population, la baisse de l'immigration et le changement climatique devraient ralentir le taux de croissance mondial.
Plus qu’une prédiction, l’OCDE pointe du doigt plusieurs facteurs qui devraient conclure à un ralentissement de l’économie pendant près d’un demi-siècle si les gouvernements des grandes puissances mondiales ne les prennent pas en compte dans leurs politiques futures. Mais quels sont-ils au juste ?
Le vieillissement de la population
D’après le dernier recensement de 2011, les personnes âgées de 65 ans et plus représentaient 14,8% de la population canadienne. Une proportion en hausse de 1,1 point de pourcentage par rapport à 2006 et qui devrait une nouvelle fois s’accroître lors du prochain recensement en 2016. À l’échelle de l’OCDE, la situation est identique. À tel point que le vieillissement de la population devrait influer sur la croissance du PIB par habitant. « Même en cas de report de la retraite, le vieillissement de la population va entraîner un déclin ou, au mieux, une stabilité de la population active dans la plupart des économies », apprend-on dans l’étude de l’OCDE. Pour gagner des points de croissance, les analystes de l’organisation internationale suggèrent aux gouvernements de miser sur l’innovation et le capital intellectuel (savoir-faire organisationnel, bases de données, conception de projets, propriété intellectuelle,…)
La baisse de l’émigration
Autre phénomène qui devrait accentuer la pression démographique : la baisse de l’émigration. La diminution des écarts de revenus entre les pays de l’OCDE et les pays émergents tels que la Chine, le Brésil ou l’Inde devrait entraîner une baisse de l’immigration liée au travail. Les auteurs de l’étude considèrent que d’ici 2060, « le tarissement de l’immigration pourrait ainsi avoir réduit la population active de 20% dans la zone euro et de 15% aux États-Unis (…) » Les gouvernements devront miser sur des politiques incitatives en matière de travail pour qu’un plus large spectre de la population soit en activité.
L’augmentation des inégalités
Les auteurs de l’étude sont formels : « si les politiques redistributives restent inchangées, un pays moyen de l’OCDE sera confronté à une hausse de 30% des inégalités de rémunération (avant impôts) d’ici 2060, soit un niveau d’inégalités presque équivalent à celui observé actuellement aux États-Unis ». Encore une fois, si les inégalités de rémunération s’intensifient, elles pourraient compromettre la croissance dans la zone OCDE. Pour y remédier, les différents pays devront privilégier le concept d’égalité des chances dans l’accès à l’éducation comme l’accès au travail et mettre en place de meilleures politiques redistributives notamment en matière fiscale.
Le changement climatique
La question environnementale pourrait également jouer un rôle primordial dans l’évolution de la croissance puisqu’il pourrait amputer de 1,5% en moyenne le PIB mondial et de 5% le PIB dans l’Asie du Sud-Est. Ces estimations prennent en compte l’impact de l’augmentation des gaz à effet de serre sur la productivité agricole et le niveau des océans mais pas les coûts de santé et les pertes imputables à la pollution locale. Deux facteurs qui, s’ils étaient comptabilisés, pourraient également influer sur le taux de croissance économique. Pour parer le phénomène, l’étude de l’OCDE incite vivement sur l’idée de travailler à une politique concertée de réduction des gaz à effet de serre à l’échelle mondiale.