Dans une étude récente sur la génération Y, Deloitte conclut que la génération Y a des attitudes à l’égard du travail « étonnamment semblables » à celles des autres générations. Ah bon ? Portrait d'une nouvelle génération de travailleurs, au-delà des idées reçues.
Pour l’étude comparative « L’avenir du travail – Guide de réorientation », Deloitte a interrogé 502 professionnels canadiens sur leurs perceptions de la vie active. Même si d’entrée de jeu elle nous laisse entrevoir des similitudes intéressantes entre générations, elle confirme aussi des idées tenaces sur la génération Y.
Parmi les attitudes semblables, on apprend par exemple que les Y partagent les mêmes idéaux du milieu de travail que les autres générations. Ils souhaitent contribuer à l’accroissement de la valeur des organisations, en changeant positivement les choses. Ils se disent aussi satisfaits de leur situation professionnelle actuelle et ont des perceptions positives similaires sur l’image de leur entreprise.
Les différentes générations interrogées pensent aussi que les communications devraient avoir un caractère formel, mais tiennent moins au respect de méthodes strictes et de la hiérarchie. Elles sont attirées vers le même type d’environnement de travail et privilégient le travail au bureau plutôt qu’à la maison.
Le piège des généralisations
Selon cette étude de Deloitte, donc, « tous les humains se ressemblent et tout ce qui distinguerait les Y des autres générations tient en fait à des conceptions différentes du travail et à l’adoption de plus en plus rapide de nouvelles technologies et de nouveaux médias ».
Pour Stéphane Simard, conférencier, auteur et consultant auprès d’entreprises qui cherchent à mieux comprendre la génération Y, « ce n’est pas faux, mais il ne faudrait pas non plus balayer sous le tapis les différences entre les générations en croyant, par exemple, que tout cela s’ajustera avec le temps. On évolue, c’est sûr, mais il y a aussi des changements profonds qui s’opèrent, qui bouleversent le monde du travail. Si les employeurs l’ignorent, cela ne va pas s’améliorer. Il faut donc accepter ces changements et s’adapter, c’est l’une des clés pour les entreprises d’aujourd’hui ».
Une question d’individus, pas de génération
« La question est plus complexe et les différences sont plus individuelles que générationnelles », souligne Stéphane Simard. C’est d’ailleurs ce qu’il doit toujours rappeler à ses clients dès le départ. Les résultats de l’étude appuient ses propos. On peut y lire que « les tendances qui se dessinent aujourd’hui en matière de milieu de travail relèvent moins de frictions intergénérationnelles que d’une évolution qui rendra le milieu du travail plus épanouissant et plus productif ».
L’individu doit donc surpasser la génération, pour que l’employeur arrive véritablement à cerner ses besoins. Au-delà de cette étude, des idées reçues et des nouvelles attitudes semblables mentionnées, une conclusion ressort, tant du côté de notre expert que du rapport de Deloitte : l’importance de s’adapter. Stéphane Simard précise qu’il y a de nombreuses stratégies pour y arriver. La reconnaissance, qui est au cœur des besoins de la génération Y, serait la piste à privilégier.
« Les études sont intéressantes, mais parfois elles amènent les employeurs à oublier les véritables enjeux », résume M. Simard. Cela peut être étonnant, mais il constate que certains s’empressent déjà de savoir ce qui les attend avec la prochaine génération qui entrera sur le marché du travail, alors que plusieurs peinent encore à véritablement comprendre les Y.