Les Canadiens sont inquiets. Très inquiets. Selon l’Étude sur les tendances du marché de l’emploi en 2014 de Randstad Canada, 91 % des travailleurs au pays croient que la pénurie de main-d'œuvre et les lacunes dans les compétences continueront d'être des problématiques majeures au cours de l'année. Et la question ne fera que croître en importance alors que les baby-boomers se préparent à la retraite. À qui la faute ?
Les métiers spécialisés : pas si glamour !
Il semblerait que les Canadiens ne sont pas friands des métiers spécialisés. L'étude révèle qu'une perception négative de l’industrie perdure, et que plus des trois quarts des répondants considèrent un travail en métiers spécialisés comme « démodé ». De plus, 64 % des jeunes Canadiens se sentent poussés par leur famille à se diriger vers une carrière de col blanc qui serait « plus respectable ».
Le problème est majoritairement attribuable au système d'éducation et au manque général de promotion de l'industrie. Après tout, le secteur des métiers spécialisés offre non seulement de belles possibilités d'emploi, mais aussi une carrière qui offre un salaire annuel de 40 000$ à plus de 100 000$!
« Développer une carrière dans un métier spécialisé ne se traduit pas nécessairement par un travail physique intense ou le fait d'être couvert de poussière du matin au soir. Bien des travailleurs qualifiés utilisent les équipements les plus sophistiqués et des technologies de pointe, et développent des compétences techniques spécialisées et avancées qui resteront en demande pour des générations à venir », écrit le président de Randstad, Tom Turpin, dans le Financial Post.
Le manque d'investissement
La responsabilité d'aborder adéquatement le problème de la pénurie incombe aussi aux entreprises ainsi qu’aux gouvernements, qui doivent investir dans la formation axée sur les compétences.
Alors que les entreprises doivent proposer de meilleurs avantages financiers afin de retenir le talent, les organismes gouvernementaux doivent offrir davantage de mesures incitatives pour encourager les travailleurs à se diriger vers des postes où il existe une pénurie ou des lacunes dans les compétences.
Un programme tel que la Subvention canadienne pour l'emploi -si jamais elle était mise en œuvre- pourrait contribuer à remédier à la pénurie à court et à long terme. Les fonds permettraient aux entreprises de fournir, entre autres, des programmes de formation, d’apprentissage et de mentorat entre les travailleurs âgés et les jeunes afin d’assurer la transmission des compétences.