Les entreprises d’aujourd’hui disent adieu à la gestion du rendement des employés pour se tourner vers un processus moins lourd : la rétroaction informelle.
Les gros joueurs que sont Microsoft, General Electric, Deloitte et Adobe ont notamment emboîté le pas de cette nouvelle tendance. Et selon la firme de recherche en gestion CEB, 49 % des dirigeants des ressources humaines comptent faire de même au cours de l’année 2018.
« La recherche montre que les évaluations annuelles font un piètre travail en ce qui a trait à la promesse d’un meilleur rendement des employés dans les milieux de travail modernes », est-il expliqué dans une étude publiée en 2017 par Glassdoor, un site d’évaluation des entreprises par leurs employés.
Normalement, la gestion du rendement des salariés consiste à établir un dialogue pour renforcer la relation employeur-employé. Or, plusieurs gestionnaires ont tendance à voir cet exercice comme une corvée. C’est du moins ce que 51,7 % des 1 100 répondants ont affirmé dans un sondage mené par l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés en 2015.
Selon le rapport de Glassdoor, les évaluations de rendement ne sont pas assez fréquentes, se concentrent trop sur le passé plutôt que sur le futur et ont souvent pour effet de démotiver les troupes. Les résultats sont donc à l’inverse de l’effet souhaité. « C’est un rituel fastidieux qui est souvent lourd et inefficace par rapport aux autres options », poursuit le rapport de recherche.
La rétroaction informelle
La rétroaction informelle stimulerait davantage la productivité, l’engagement, l’esprit d’équipe et la fidélisation des employés. De leur côté, les travailleurs accueilleraient celle-ci avec moins de méfiance.
Elle permet en outre de s’attarder aux perspectives de carrière, à la culture de l’entreprise et au développement du leadership des salariés. « Plus d’employeurs déploient des programmes d’apprentissage en milieu de travail, offrant aux travailleurs des moyens créatifs d’améliorer leurs compétences et d’obtenir un nouveau rôle au sein des entreprises », indique Glassdoor.
Enfin, à l’ère des capsules vidéo, des infolettres et des bureaux à aire ouverte, la rétroaction informelle a désormais lieu quotidiennement, ou du moins plus régulièrement qu’une fois par année.
Rétroaction informelle : comment la mettre en place ?
Bien que, comme son nom l’indique, la rétroaction informelle se veuille moins protocolaire, elle requiert tout de même une certaine maîtrise dans le ton et dans la forme. Voici trois astuces pour la mettre en place avec brio.
1. La rétroaction informelle doit aussi être… formelle
La rétroaction informelle se veut spontanée. Cela permet un échange plus convivial et moins empreint de stress et de méfiance entre les interlocuteurs. En revanche, il ne s’agit pas non plus d’une banale discussion ! Pour conserver le franc caractère de la communication, il vaut mieux garder une certaine formalité.
2. Une rencontre informelle… préparée !
Même si la discussion se veut spontanée et plus amicale, il vaut mieux que les deux parties conviennent d’un moment pour se rencontrer. Ainsi, cela permet d’arriver mieux préparé, d’avoir préparé ses questions et de s’assurer que tout le monde a la tête au même sujet de discussion.
3. Se montrer ouvert aux nouvelles idées
La rétroaction n’est pas seulement l’occasion d’énumérer les points forts et les points faibles de l’employé ou de l’entreprise. En proposant de nouvelles idées ou en se montrant ouvert à celles-ci, la discussion sera beaucoup plus détendue. Les employés verront la rétroaction comme une forme de progression dans leur développement plutôt que comme une simple évaluation annuelle.
En ce sens, le succès de la rétroaction informelle réside aussi bien dans le lieu, dans le ton et dans la fréquence que dans son contenu !