L’ADN d’un bon leader

Qu’est-ce qu’un bon leader en entreprise? Simon Sinek, auteur américain de best-sellers et théoricien de la gestion, le résume ainsi : la confiance. Et cette confiance, selon lui, ne se gagne pas à coups de tactiques en ressources humaines. Aperçu de sa théorie.

 

Il est parfois difficile de faire la différence entre une « bonne » entreprise et une mauvaise, autrement que sur la base de ses succès et de ses échecs. Pourtant, selon Simon Sinek, auteur de Leaders Eat Last (traduction libre de Les vrais chefs mangent en dernier), la clé d’une bonne entreprise, et donc de la qualité de ses gestionnaires, est dans la confiance.

 

« Nous avons découvert qu’il y a 50 000 ans, pendant l’ère paléolithique, aux débuts de l’Homo Sapiens, le monde était plein de dangers. Plusieurs forces s’acharnaient à vouloir nous tuer, dit Simon Sinek. Que ce soit la météo, le manque de ressources ou un tigre, tout était à l’œuvre pour réduire notre durée de vie. Nous sommes donc devenus des animaux sociaux. Nous vivions et travaillions ensemble dans ce que nous appelions un “cercle de sécurité”, à l’intérieur de la tribu, à laquelle nous avions le sentiment d’appartenir. C’est exactement la même chose aujourd’hui, avec les menaces qui pèsent sur les organisations, quelle que soit la nature de ces menaces », explique-t-il.

 

La capacité à établir un climat de confiance au sein d’une entreprise est donc la plus importante caractéristique qu’un bon leader peut avoir. Et la meilleure analogie à établir avec cette réalité est le rôle… de parent.

 

« On veut offrir à ses enfants des opportunités et une discipline, pour qu’ils puissent grandir et accomplir encore plus que ce que nous avons fait. Les grands leaders veulent la même chose. Ils veulent que leurs employés réussissent plus que ce qu’ils imaginent pour eux-mêmes. »

 

C’est en fait le vrai leader qui donne le ton à tout ce qui passe au sein de l’organisation. Un vrai bon chef sacrifiera toujours son propre bien-être avant celui de ses employés. Voilà pourquoi tant de gens du Occupy Movement (Nous sommes les 99 %) de 2011 étaient en colère, frustrés et ulcérés de constater que certains leaders se remplissaient les poches et se votaient des bonus indécents, alors qu’ils imposaient simultanément des mises à pied. Ces leaders-là n’en étaient pas, car ils sacrifiaient les gens – leurs propres gens — et leurs vies plutôt que de sacrifier leur propre confort et leurs intérêts personnels. Ils ne mangeaient jamais « en dernier », mais se servaient plutôt allègrement dans le buffet des ressources de leur entreprise ou de la société en général.

 

D’ailleurs, nul besoin d’être au sommet de l’échelle pour être un bon leader. Un vrai chef ne détient pas forcément l’autorité dans la hiérarchie, de même qu’un patron officiellement nommé peut n’avoir absolument aucun leadership qui vaille. Bref, ce n’est pas parce que son bureau est au dernier étage plutôt qu’au sous-sol qu’on est un meilleur chef.

 

Simon Sinek ajoute que la confiance n’est toutefois pas facile à obtenir si on s’y prend de la mauvaise manière.

 

« On ne peut pas dire aux gens “faites-moi confiance” et c’est tout. La confiance se gagne et est le résultat d’un climat que l’on crée. Pour instaurer ce climat, on doit se montrer digne de cette confiance en s’intéressant sincèrement aux gens qui travaillent avec nous, en respectant sa parole si on fait des promesses, et surtout, en faisant systématiquement passer son propre bien-être en dernier. »

 

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