Les entreprises doivent s’adapter à une nouvelle génération de travailleurs, particulièrement celle des milléniaux. Ces derniers ne cherchent plus un emploi avec une liste de tâches à accomplir. Ils veulent un engagement, une expérience de vie. Comment faire pour tailler son offre d’emploi afin de parler à leur tête… ainsi qu’à leur cœur ?
La génération Y finira par envahir le marché du travail. C’est elle qui remplacera graduellement les départs à la retraite, ou qui créera les nouveaux emplois de demain.
Mais pour rendre son offre d’emploi alléchante à leurs yeux, il faut d’abord comprendre les milléniaux. Et comme l’indique Joëlle Charpentier, présidente de Charpentier DO, sur le site web de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, s’il fut un temps où l’on parlait de défis de rareté de main-d’œuvre et intergénérationnels, il est aujourd'hui plutôt question de revoir complètement l’organisation du travail en fonction des milléniaux.
Quand le temps n’est plus de l’argent
S’il y a bien une chose qui distingue la génération X de la génération Y, c’est son rapport au temps et à l’argent.
Alors qu’un travailleur de la génération X vous dira que le temps, c’est de l’argent, ce rapport diffère pour les milléniaux. Les 20 à 35 ans voudront plutôt faire bon usage de ces deux ressources limitées.
« Pour eux, il n’est pas suffisant d’avoir un salaire et de parler de responsabilités. Cette génération veut s’identifier aux valeurs de la compagnie et avoir une réelle expérience d’emploi », indique Antoine Devinat, CRHA et fondateur d’ADN Leadership.
Même leur vision globale du travail n’est pas la même : exit les horaires qui contraignent à faire du 9 à 5, bienvenue aux emplois stimulants, créatifs et, surtout, flexibles.
Il ne faut pas oublier que les membres de cette génération sont aussi diplômés et ultra connectés. Les réseaux sociaux font partie de leur vie. Et s’ils ont une mauvaise expérience de travail un de ces quatre, ils ne manqueront pas d’en faire état sur Internet.
Travailler son branding d’entreprise
Certaines entreprises sont plus attrayantes que d’autres. Aujourd’hui, juste un bon logo ne suffit plus. « Chaque entreprise doit arriver à dire qui ils sont, quelle est leur mission, leur vision, leurs valeurs. C’est ce qu’on appelle le branding employeur », explique Antoine Devinat.
Trouver sa couleur demande cependant une certaine quantité de travail en amont. « Quand on fait du recrutement, la couleur de l’entreprise doit être facile à comprendre. On doit pouvoir s’y identifier. Et si on veut attirer des employés de la génération des milléniaux, notre branding doit utiliser le même langage », ajoute le conseiller en ressources humaines.
Antoine Devinat met par contre en garde les employeurs qui voudraient faire cet exercice juste pour attirer de la main-d’œuvre : « Il ne faut surtout pas leur vendre un message qui n’est pas vrai. Certains employeurs sont tombés dans ce piège. Il faut leur livrer un portrait exact de la situation par rapport au poste affiché, avec les bons et les mauvais côtés. »