Nous sommes à la veille de départs massifs à la retraite des “babyboomers”. Au-delà de la problématique largement médiatisée, des pénuries de main-d’œuvre imminentes dans la plupart des secteurs, une autre problématique plus grave encore se profile à l’horizon: celle de la perte du capital connaissance des organisations. Les connaissances clés des organisations sont en majorité tacites, c’est-à-dire qu’elles résident uniquement dans la tête de l’employé ; elles sont rarement collectées et conservées par l’employeur. Le défi est de taille, transférer le savoir et le savoir-faire d’une génération à une autre dans l’entreprise, quasiment du jour au lendemain. L’ampleur de ce chassé-croisé de générations n’a pas de précédent dans l’histoire…
Il ne s’agit pas aujourd’hui de tenter d’enrayer les départs à la retraite, ceux qui partent en ont pour la plupart rêvé toute leur vie… On peut toujours essayer de repousser (lire monnayer) la date fatidique du départ avec les employés qui détiennent du savoir et du savoir faire de quelques mois… en autant que ce ne soit pas pour « patcher » l’absence de relève mais pour favoriser la collecte et le transfert de leurs connaissances. L’idéal, serait d’aménager une transition en douceur ou encore un « fondu enchaîné » entre vie active et retraite. Les deux parties y gagneraient car la séparation du jour au lendemain qu’engendre un départ à la retraite est d’une rare brutalité. Malheureusement… tout est encore à faire au niveau légal et fiscal en ce qui a trait au départ à la retraite progressif (changements majeurs à faire autant auprès des régimes privés que des régimes publics).
Mesdames et Messieurs les aspirants au gouvernement, en cette période électorale où les oreilles sont plus attentives… permettez donc à nos entreprises d’offrir des départs à la retraite progressif sans pénaliser la rente des employés voulant en bénéficier, cela me semble plus prioritaire que du 4/5 de temps…