Dans nos sociétés toujours en mouvement, où l’instantanéité devient la norme, le recrutement sur téléphone mobile se développe à vitesse grand V. Simple effet de mode ou nécessaire évolution ?
35 % des Québécois possèdent un téléphone intelligent connecté à Internet. 90 % des textos sont lus en moins de trois minutes. 60 % des Canadiens reçoivent au moins une alerte SMS par mois. Au regard de ces différentes statistiques, Martin Leclerc parvient à la conclusion que le cellulaire constitue « le bon outil » pour recruter de nouveaux collaborateurs.
« Les usages évoluent. Les gens sont aujourd’hui prêts à postuler via leur téléphone », affirme le directeur des solutions mobiles chez Transcontinental Interactif. « On entretient une relation fusionnelle avec nos cellulaires. C’est un outil personnel, auquel on est très attaché et qu’on ne prête pas facilement. Changer d’emploi relève également de la sphère intime, poursuit-il. Le mobile est donc le canal le plus pertinent pour rejoindre l’intimité des gens », argumente Martin Leclerc, convaincu que les recruteurs doivent prendre le virage de la mobilité. Selon lui, c’est même une évolution incontournable.
La preuve par l’exemple
L’agence de placement Télé-Ressources a sauté le pas en mai dernier. Elle a lancé son site mobile*, qui offre un service personnalisé d’alertes emplois par SMS. « On doit pouvoir rejoindre les candidats rapidement et surtout partout », souligne Johanne Berry. La présidente de Télé-Ressources loue notamment « l’instantanéité » de ce nouveau procédé et la « vitesse d’interaction avec les candidats ». « On recrute beaucoup en intérim grâce aux SMS qu’on envoie », souligne la fondatrice de l’agence.
Le recrutement sur mobile ne se résume pas pour autant à des envois ciblés de SMS. Le principal défi pour les recruteurs est en effet d’offrir aux utilisateurs mobiles une interface conviviale, adaptée aux technologies qu’ils utilisent, en essayant de les fidéliser grâce à un environnement global de navigation. Concrètement, les candidats doivent être en mesure de parcourir les offres d’emploi et de faire des recherches pour un poste spécifique, afin de pouvoir, in fine, postuler directement à partir de leur téléphone.
Un investissement à long terme
Dans cette optique, Martin Leclerc milite pour le déploiement d’un site mobile. « Les applications iPhone, Blackberry ou Android ne s’adressent qu’à une communauté particulière alors qu’un site mobile est accessible à tous les utilisateurs de téléphones intelligents », explique-t-il. Le coût d’un tel site peut varier de 15 000 à 40 000 dollars selon les fonctionnalités. « C’est un investissement, c’est sûr, admet le dirigeant de Transcontinental Interactif. Mais il ne faut pas penser qu’en termes de retour sur investissement. Il faut voir à plus long terme. Un site mobile donne par exemple une image positive de l’entreprise. »
Au-delà de ces considérations techniques, le lancement d’un site web mobile doit s’insérer dans le cadre d’un plan de communication marketing global. « Il faut être pertinent et bien utiliser le medium pour attirer les bons candidats », prévient Johanne Berry qui recommande de bâtir des communautés de métier. « Cela demande du temps et beaucoup d’investissement, mais c’est le seul moyen pour attirer les chercheurs d’emploi actifs, passifs ou indécis et pour les inciter à s’inscrire aux alertes emplois. »
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