Après avoir œuvré 35 ans dans le système de santé en France, Christian Paire arrive à Montréal pour prendre la direction du futur CHUM centre-ville. Une tâche colossale pour le gestionnaire qui devra coordonner le travail de 300 cadres et de plus de 10 000 employés.
Le nouveau gestionnaire d’origine française a été présenté aux médias montréalais au début du mois d’octobre. Choisi au terme d’un concours international, Christian Paire a été sélectionné de façon unanime pour un mandat renouvelable de quatre ans. Celui qui est toujours directeur de l’hôpital de Rouen, en France, ne prendra les rênes du futur CHUM qu’à la fin du mois de novembre.
Même s’il n’est pas officiellement entré en poste, M. Paire est conscient des nombreux défis qu’il aura à relever, notamment dans la gestion des ressources humaines de l’ambitieux hôpital qui doit être érigé au centre-ville de la métropole québécoise. Selon le plus récent rapport annuel de l’établissement, pas moins de 880 médecins oeuvrent dans l’actuel CHUM. À ce nombre, il faut ajouter 270 chercheurs et les quelque 9 000 travailleurs qui exercent des métiers divers.
Comment Christian Paire prévoit-il rallier tous ces gens pour porter le projet du CHUM? «Je suis animé par des valeurs de respect et d’équité, répond-il. À Paris, j’ai réussi à faire bouger 7 000 employés qui travaillaient dans trois hôpitaux différents [pour la création du centre hospitalier Georges-Pompidou].»
Écouter les capitaines
Le nouveau grand manitou devra également trouver un terrain d’entente avec les médecins de l’établissement. Ces derniers ont déjà manifesté leur inquiétude quant à l’élaboration de l’hôpital en partenariat public et privé (PPP). M. Paire promet d’écouter ces revendications.
Le directeur général entend compter sur l’appui des quelque 300 cadres du CHUM pour mener à terme sa mission. Christian Paire en a rencontré plusieurs il y a quelques jours. «Les guerres ne sont jamais gagnées par les généraux, mais bien par les capitaines», a-t-il dit, visiblement amateur de citations célèbres.
Le gestionnaire en chef veut davantage guider les supérieurs de l’hôpital que les diriger. «Ils ont toute ma confiance. Je vais les aider et les accompagner», a-t-il affirmé lors de son point de presse.
L’épineux dossier des bonis aux cadres
Parmi les dossiers chauds que M. Paire aura à régler figure celui des bonis aux rendements des cadres. Cette affaire a fait couler beaucoup d’encre récemment, alors que des médias ont rapporté que les gestionnaires du CHUM s’étaient partagés plus d’un million de dollars en primes diverses en 2008.
Toutefois, ces bonis ne représentent jamais plus que 2% de leur salaire annuel. Au départ, ils avaient été instaurés pour compenser les nombreuses heures supplémentaires des cadres supérieurs. En vertu de leur contrat, ceux-ci devraient normalement travailler 35 heures par semaine, mais la moyenne se situerait davantage autour de 60 heures.
Le nouveau directeur n’a pas l’intention de couper cette mesure, mais il est d’avis qu’une telle pratique se doit d’être suffisamment régulée. «C’est une logique intéressante si elle est bien encadrée. J’ai toujours pensé que si quelqu’un a le même statut que son collègue, mais avec davantage de responsabilités, il faut en tenir compte», a noté Christian Paire.
Au-delà de cette déclaration, M. Paire a dit ne pas vouloir se prononcer tout de suite sur les technicités de cet épineux dossier. On sait néanmoins qu’il fera connaître ses objectifs prioritaires en matière de gestion au début du mois de janvier.
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Les ressources humaines du CHUM en chiffres :
– 300 gestionnaires
– 880 médecins
– 270 chercheurs
– 700 bénévoles
– 5 000 étudiants/stagiaires
– 9 000 employés de tout genre (cadres exclus)
– 16 000 personnes qui oeuvrent au total dans l’hôpital
Source :Rapport annuel 2007-2008 du CHUM
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