Au revoir les préjugés ! Le fraudeur n’est pas toujours celui que l’on croit. Ceux qui commettent des délits au sein des entreprises ne sont pas des employés, mais bien des cadres. C’est ce que révèle une étude récente effectuée par KPMG. Portrait du fraudeur en entreprise.
Le groupe KPMG International a réalisé une enquête « Global profiles of the fraudster White-collar crime – present and future » sur les crimes économiques commis dans le monde entier dont le Canada. Il a analysé les données relatives à 596 fraudeurs ayant commis des délits dans 78 pays, et s’est penché sur le lien entre les caractéristiques des fraudeurs, leurs motivations et le contexte dans lequel ces derniers évoluent. Il dresse le portrait type du fraudeur canadien en entreprise, un profil surprenant.
Le fraudeur canadien
L’escroc canadien a entre 36 et 45 ans et occupe un emploi au sein d’une direction, du département finances ou exploitation d’une entreprise. C’est un cadre ayant un statut de gestionnaire ou de directeur à un niveau élevé de la hiérarchie. Il travaille au sein de l’organisation depuis plus de six ans et a perpétré ses fraudes sur une période oscillant entre une et cinq années.
L’escroc opportuniste
Trois profils de fraudeur sont identifiés par l’étude. Le premier est celui de l’opportuniste. Ce dernier a un poste à responsabilité et bénéficie de la confiance de son employeur. En général, c’est un homme marié, père de famille, en proie à des difficultés financière qu’il dissimule et qu’il compte régler avec de l’argent. La fraude commise est son premier délit qui, lorsqu’il est révélé, surprend son entourage qui ne se doutait de rien.
Le malfaiteur prédateur
Le second portrait robot dressé par l’étude est celui du prédateur. Celui-ci agit en connaissance de cause. Il est en quête d’un emploi au sein d’une entreprise où il sait qu’il pourra rapidement exécuter ses plans. Sa fraude est donc délibérée et préméditée. Profil relativement peu courant au Canada, le fraudeur prédateur n’éprouve que peu de remords face à ces méfaits.
L’arnaqueur complice
Plus rare au Canada que dans les autres pays, le fraudeur qui a eu recours à un complice représente tout de même plus de 50% des arnaqueurs canadiens. Il agit d’ordinaire avec des complices qui sont également employés au sein de l’entreprise. Quelles que soient les caractéristiques de ceux qui les commettent, les fraudes sont majoritairement des détournements d’actifs de fonds ou d’approvisionnements, ces derniers étant les plus répandus.
Le criminel de demain
Selon l’enquête, les fraudeurs savent tirer profit des progrès technologiques pour accomplir leurs méfaits. La nouvelle génération d’escrocs dispose de bien plus d’information et d’outils, que la précédente. Internet et les appareils intelligents ont ainsi profondément transformé le modus operandi des fraudeurs. L’étude rappelle que les organisations doivent prendre conscience à la fois du risque que portent les nouvelles technologies, que de leur avantage dans la lutte contre la fraude. Les entreprises canadiennes doivent enfin prendre bien plus de mesures préventives.