Le guide des « 6 meilleurs employeurs du Québec » fait son entrée sur les étagères des librairies!
En effet, l’édition 2006 du guide annuel des « 100 meilleurs employeurs au Canada » sort ces jours-ci et recense pour la province – 2ème économie du pays – seulement six employeurs de choix …(soit près de trois fois moins que la Colombie-Britannique et sept fois moins que l’Ontario, grand vainqueur, avec près de 45 employeurs classés).
Deux explications :
- soit le Québec compte presque uniquement des « mauvais employeurs »;
- soit la firme en charge de réaliser ce fameux classement (Mediacorp) utilise des méthodes discutables.
Celle-ci ne cache d’ailleurs pas au journal « The Gazette » que les résultats du classement sont issus de l’étude approfondie des dossiers de candidature de 1 200 compagnies présélectionnées (on ne sait sur quels critères) parmi une population initiale de 55 000. Le dossier de candidature – qualifié de « long, compliqué et exhaustif » par les organisateurs eux-mêmes – qui permettait de retenir les 100 meilleures compagnies parmi les 1 200, n’était évidemment disponible… qu’en anglais!
Probablement qu’avec un questionnaire strictement disponible en français, 6 des 100 meilleurs employeurs au Canada ne seraient pas québecois…
Au-delà de cette criante injustice et de la contre-publicité malencontreusement faite aux employeurs québécois, il n’en reste pas moins intéressant de se demander pourquoi tant d’engouement pour établir un classement des meilleurs employeurs?
Avec deux compagnies pharmaceutiques (Pfizer et Merck Frosst) et une technologique (CGI) figurant parmi les six élues, on peut raisonablement penser que « la guerre des talents » a commencé. Le fameux – et controversé jusqu’alors – « manque de travailleurs qualifiés » pour pallier le départ des boomers, paraît être devenu une réelle préoccupation dans ces industries de pointe pour lesquelles, attirer et retenir les meilleures ressources, devient une priorité à tout prix.
Il faut en effet citer, entre autres, quelques-uns des innombrables efforts avancés par exemple par Merck Frosst pour le bien-être de ses employés : prise en charge des frais universitaires et de la moitié de l’abonnement au gym, service de nettoyage à sec, médecins sur site, comité d’apprentissage et de développement élu par les employés, horaires flexibles, horaires d’été, télétravail, horaires compressés, partage des emplois, programme de gestion de la diversité… et on ne parle pas des assurances collectives ni des rémunérations.
Mais au fait, qu’en pensent les employés? Leurs avis ne rentrent en effet pas en ligne de compte pour effectuer le classement. Bonne nouvelle, il semble qu’ils soient de plus en plus souvent consultés par leur employeur. L’Oréal (qui figure également parmi les six meilleurs avec Laurentides Controls et Cascades) tient, par exemple, régulièrement des sondages anonymes de satisfaction auprès de ses employés.
Une bonne idée à suivre si vous voulez demain facilement recruter et retenir les meilleurs…