Le niveau de compétences et de connaissances des directeurs RH européens

Retour d’Europe…

Grâce à mon merveilleux métier je viens de réaliser en deux semaines entre Paris et Genève des rencontres remarquablement intéressantes. Invité que je fus, à donner des conférences sur la dynamique émotionnelle dans les organisations avec les moyens et méthodes que nous avons développés avec plusieurs conseillers RH du québec, j’ai pu découvrir le niveau de compétences et de connaissances des directeurs RH européens de grandes entreprises internationales et de PME. Quel bonheur ! Si le voyage en lui-même était sympathique, la qualité des personnes rencontrées fût riche d’enseignement.

Bizarre me direz vous pour un conférencier de trouver des richesses lorsque l’on est invité à présenter les siennes ? Mais j’ai toujours un très grand plaisir à échanger avant pendant et après chaque prestation. Ceci dit… Avec des réglementations beaucoup plus contraignantes que chez nous, avec des charges sociales plus lourdes, j’ai trouvé que nos confrères RH européens font preuve d’imagination et de pragmatisme pour dynamiser les équipes et obtenir des résultats positifs. Ils sont parfaitement informés des innovations, ont un excellent sens critique, ils pratiquent l’expérimentation… Bref ! Ils sont bons ! Faisons preuve d’humilité… Qu’avons nous pu constater ? Que le budget moyen dédié à la formation dans les organisations qui réussissent, quelque soit leur taille est au minimum de l’ordre de 3% de la masse salariale. Qu’ils disposent de tableaux de progression qui démontrent que la performance et la qualité n’augmentent que lorsque les employés font plus de 3 jours par an de formation axée sur le développement personnel, la communication, le team building, l’estime de soi, la créativité…

Que les départements de recrutement sont de véritables centres de marketing intégrés. Que les départements de formation sont des prestataires de services au service des objectifs, ils sont donc intégrés dans les moyens liés aux résultats. Que la culture d’entreprise et le management font l’objet de soins attentifs pour assurer l’accueil, la développement et la rétention des talents… Que le coaching devient un relais du management pour encadrer les équipes. Que les maladies mentales sont de plus en plus prises en compte. Que les DRH sont à l’écoute des nouveaux moyens et méthodes et cherchent parfois à innover avec des groupes pilotes, des opérations tests… plus facilement que d’autres départements de l’entreprise. Que le niveau de connaissance et d’expertise sur les effets systémiques en entreprise est relativement important. Qu’ils sont de plus en plus écoutés par les conseils d’administration et les comités de direction….

En somme, ma conclusion personnelle est qu’il y a sur le vieux continent, une réelle prise de conscience que l’être humain devient une denrée rare, délicate, fragile qui peut déstabiliser à tout instant les processus et les résultats d’une organisation. J’en tire quelle conclusion ? Nous avons des compétiteurs qui réagissent très bien dans un monde complexe et difficile, ne les sous-estimons pas, ils auraient même je pense des réflexes que nous n’avons pas encore… Nous avons en face de nous des DRH qui participent pleinement à la stratégie des entreprises en les enrichissant d’une vision et d’actions particulièrement efficaces. Les employés européens semblent faire de plus en plus l’objets de soins attentifs…. La dynamique émotionnelle semble prendre de l’importance et devenir une piste clé de développement des organisations. Or quand je repose les pieds sur le sol canadien que vois-je et qu’entends-je ?

Des entreprises qui ressemblent à leurs concurrents européens certes mais pas seulement… Nous avons encore des directions d’entreprises qui n’ont pas intégrées la vraie dimension humaine, des entreprises qui peinent à innover en matière de RH, des gestionnaires qui regardent leurs employés comme des esclaves… J’en suis triste, quel gâchis !!! Nous avons aussi des professeurs excellents, des universités qui attirent le monde entier, de la créativité plein les tiroirs, il me semble que nous avons tout, tout… pour réussir. Parle-t-on du Québec ou bien du Canada, chacun s’y retrouvera. Sur cette terre fertile qui est la nôtre, la matière grise de nos intellectuels devrait nous permettre de construire une vie en rose… Dans un monde fondé sur la dynamique de l’être, la qualité émotionnelle semble disparaître entraînant avec elle la créativité, la performance.

En résumé je m’interroge… si on ne bouge pas plus vite que cela et compte tenu de la compétition internationale, la chine prendra le rôle de manufacturier du monde et les européens celui d’innovateurs de toutes sortes… Que nous restera-t-il donc ? Nous avons une place à prendre de toute urgence, une vraie politique, une vraie stratégie à mettre en œuvre, un projet où dynamique et émotions positives sont intimement liées pour le plus grand succès de nos concitoyens… Sur ce j’y retourne, rien de tel que de s’engager et de travailler à faire progresser les systèmes…. À bientôt… Didier Reinach est Directeur Général d’interQualia, Conférencier et Conseiller en entreprises. Il intervient en développement de la performance, en stratégie et communication. Formateur il a créé de nombreux stages en communication, management et créativité. Il est le co-auteur du livre « Les fabuleuses Richesses Économiques du Cerveau » paru aux Éditions Emergence à Montréal-1997. (514)349-9685 reinach@reinach.com

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