Avez-vous déjà tapé le nom d’un candidat dans Google ou Yahoo ? Vous n’êtes pas le seul ! Loin d’être une pratique isolée, le recours aux moteurs de recherche commence à s’installer dans le processus de recrutement : 77% des recruteurs de cadres y auraient recours, selon une enquête 2006 d’ExecuNet
Ces investigations virtuelles aident à mieux cerner les candidats, au même titre que le CV ou l’entrevue. Ainsi, 35% des recruteurs adeptes de ce nouvel outil affirment avoir déjà éliminé un candidat suite à des informations glanées sur la toile. Une technique qui devrait monter en puissance dans les prochaines années, elle a déjà gagné 10% entre 2005 et 2006.
De quoi est fait un profil virtuel ? D’un pêle-mêle d’informations de tout type, échappées des multiples sites, blogs et forums où apparaît le nom de la personne. Vous y trouverez sûrement des renseignements professionnels : travaux publiés, interventions publiques, documents officiels ou encore CV laissés sur une CVthèque, mais vous accéderez aussi à des données privées, parfois inattendues : blog ou site personnel, commentaire laissé sur un forum, participation à une activité de loisir, photos de vacances sur le site familial, souvenir de vie étudiante, …
Ces traces numériques esquissent un portrait virtuel, certes non exhaustif, mais dévoilant certaines facettes de la personnalité du candidat. Grâce à ce travail d’investigation dans les méandres de la toile, les recruteurs peuvent espérer échapper aux informations froides et formelles pour comprendre un peu mieux l’individu qui se cache derrière un CV.
Le profil virtuel est, en effet, rarement contrôlé. Bien peu de personnes portent attention aux traces laissées au hasard de leur navigation. Parmi les 136 cadres interrogés en 2006 par ExecuNet, 33% n’ont jamais tapé leur propre nom pour vérifier à quoi ressemble leur image Internet et seulement 13% tentent d’influencer positivement ces informations.
Il est pourtant possible de mieux maîtriser son profil virtuel. Il faut, avant tout, faire preuve de prudence lors de toute intervention sur Internet et utiliser son nom en connaissance de cause. Une veille régulière permet de se tenir au courant de l’évolution de son image Internet afin de ne pas être pris au dépourvu. Par ailleurs, la création d’un blog ou d’un site personnel permet d’influencer en partie les résultats des moteurs de recherche, à condition que le nom ressorte suffisamment pour être référencé.
Dans son ouvrage récemment paru, Killer Web Content, Gerry McGovern incite à prendre conscience de la portée de ces traces laissées à la disposition de tous sur le World Wide Web. “Internet est devenu une gigantesque banque de données sans frontière. Il n’est plus possible de se cacher, toutes ces informations peuvent ressortir en un clic sur Google ou YouTube, parfois à votre défaveur.”
Pour en savoir plus :
- Ouvrage “Killer Web Content”, éditions AandC Black, novembre 2006
- Zoominfo.com une CVthèque publique de 25,545,487 personnes