Plusieurs études ont établi que plus un candidat ressemblait à son employeur potentiel, plus il avait de chance de décrocher un poste. Dans quelle mesure un nouvel employé doit-il partager les valeurs culturelles de son entreprise ?
« Les employeurs cherchent à recruter des gens […] avec lesquels ils se sentiront bien, qui deviendront leurs amis, et plus si affinité. C’est pourquoi, les employeurs n'embauchent pas nécessairement les candidats les plus qualifiés », affirme Lauren A. Rivera, sociologue et auteure d’une étude sur l’importance de la compatibilité culturelle lors du recrutement.
Savoir-faire et savoir-être
Un employeur ne peut pas se permettre de recruter des travailleurs qui ne possèdent pas les compétences requises. C’est la base. Mais un autre élément extrêmement important tient de la qualité des relations interpersonnelles dans l’équipe.
« Les recruteurs professionnels ont toujours porté attention à la compatibilité d’un individu avec le reste de l’équipe», indique Isabelle Bédard, présidente et directrice générale de CIB Développement organisationnel, un organisme ayant pour mission de conseiller les gestionnaires et les dirigeants d’entreprise dans la saine gestion de leurs équipes.
Selon Mme Bédard, les gestionnaires qui la contactent sont souvent préoccupés par les erreurs de recrutement résultant de l’embauche d’un employé certes compétent, mais qui n’a pas développé de capacité à adhérer à la culture de l’entreprise.
Qui se ressemble s’assemble ?
Lorsque l’on parle des valeurs d’un individu, on fait référence à sa mentalité de travail. « Cela dépend de l’individu davantage que de ses origines culturelles ou de son âge », nuance Mme Bédard.
« Il est souhaitable qu’il y ait une compatibilité entre les valeurs de l’employé et celles de l’organisation qu’il intègre », prévient la conseillère avant d’expliquer que beaucoup de tensions au travail résultent du fait que les employés ne partagent pas les mêmes valeurs de travail.
Pour les recruteurs, tout se joue avant l’embauche : ce sont les questions posées lors de l’entrevue qui permettront de cerner la mentalité du candidat.
Si le recruteur est le chef d’équipe
Alors, il connaît les besoins de complémentarité dans son équipe, tant sur le plan des compétences que des valeurs. Il a tout intérêt à tenir compte des forces en présence lorsqu’il recrute une personne. « Par exemple, s’il y a deux leaders négatifs avec des personnalités très fortes, illustre Mme Bédard, il faudra être très prudent pour ne pas recruter une personne du même genre ».
Si l’équipe est harmonieuse et mobilisée, la mission du recruteur consistera plutôt à engager quelqu’un qui s’intégrera sans détruire l’équilibre préexistant. Sans oublier de penser à la compatibilité au niveau des compétences.
Si le recruteur n’est pas le patron.
« Il faudra impérativement que le responsable des RH questionne le gestionnaire sur la qualité des relations et sur le genre d’individu à recruter pour éviter toute mauvaise surprise », ajoute Isabelle Bédard.
Si compétences et valeurs vont de pair, la compatibilité culturelle constitue un facteur majeur du bien-être et de la cohésion des équipes de travail.