Même si plusieurs offres d’emploi soutiennent que le salaire est « négociable », une étude du cabinet-conseil en ressources humaines Robert Half démontre que peu de chercheurs d’emploi osent négocier un salaire de départ. Qu’en pensent les recruteurs ?
Seulement 34 % des 400 travailleurs canadiens sondés affirment avoir négocié un salaire plus élevé à l’occasion de leur dernière offre d’emploi, révèle l’étude publiée au début du mois de février 2019. Le sondage indique également que les travailleurs âgés de 55 ans et plus sont les moins enclins à négocier leur salaire.
Cela découle-t-il de la gêne des candidats ou d’un manque d’ouverture de la part des recruteurs ? Michel Larouche, consultant en gestion des ressources humaines, penche pour la deuxième option. « La négociation salariale est beaucoup moins ouverte qu’on peut le penser. La plupart des entreprises sont dotées de structures salariales, qui sont très bien encadrées », soutient-il.
Dans les faits, les recruteurs connaissent d’avance leur limite en matière de rémunération. À l’exception des emplois très spécialisés, les marges de manœuvre sont généralement limitées. En ce sens, la négociation salariale peut être un jeu risqué si le candidat connaît mal sa valeur sur le marché de l’emploi ou exige une rémunération excessive. « L’employeur ne cherche pas un bon négociateur, il cherche un candidat intéressé par le poste et désireux de progresser dans l’entreprise, explique Michel Larouche. Il a le droit de vouloir bien gagner sa vie, mais souvent, le salaire vient avec l’expérience dans l’organisation. »
Négociation salariale: se mettre en valeur
Greg Scileppi, président, activités internationales de dotation en personnel chez Robert Half, conseille aux chercheurs d’emploi de se servir des discussions liées au salaire pour mettre leurs compétences en valeur.
Pour bien se préparer, le spécialiste suggère d’envisager des scénarios de discussion possibles et d’analyser la rémunération offerte sur le marché de l’emploi selon notre niveau de compétence. « Les candidats seront mieux outillés pour présenter des arguments et gérer la conversation en toute confiance », explique M. Scileppi dans un communiqué faisant suite à l’étude.
En effet, divers sites web tels que Glassdoor, Indeed et Payscale ont fait leur apparition dans les dernières années. Ceux-ci offrent la possibilité de comparer notre salaire à ceux offerts dans l’ensemble de notre profession, selon notre localisation, nos qualifications notre expérience, nos diplômes ou la taille de l’entreprise. Les statistiques gouvernementales, les ordres professionnels et les écoles spécialisées fournissent également des indications sur les salaires moyens.
Rappelons toutefois que ces outils ne sont pas toujours fiables si les données ont été recensées par des employés. Il se peut qu’elles aient été évaluées à la hausse. Ainsi, le candidat risque de surestimer sa valeur sur le marché de l’emploi…
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