L’égalité hommes-femmes : levier de la réussite d’une entreprise ?

Daprès quelques études et le point de vue de certains chercheurs, la réduction des inégalités de représentation et de salaire hommes-femmes pourrait conduire à une amélioration de la performance des entreprises. Plus largement, elle permettrait un meilleur développement économique et social dans les sociétés qui sy attellent. Quen est-il au Canada ?

 

Le 8 mars dernier, des milliers de Canadiennes et de Canadiens ont une nouvelle fois marché dans les rues à l’occasion de la Journée internationale des femmes. Parmi les revendications, l’égalité hommes-femmes dans le monde du travail y tient une place importante car les écarts de salaires sont toujours une réalité. D’après le Global Gender Gap Report paru l’an passé, le Canada se situerait au 19e rang du point de vue de l’égalité hommes-femmes sur les 111 pays étudiés, toujours loin derrière les pays scandinaves. Dans ce rapport, on y apprend que lorsqu’une femme gagne 1$, un homme gagnerait 1,52$ en moyenne. On y lit aussi que la rémunération annuelle moyenne s’élève à 32 915$ pour les femmes et 49 809$ pour les hommes.

 

Des femmes surreprésentées dans certaines catégories demploi

Le monde des affaires gagnerait pourtant à réduire ces écarts de salaires et de représentation dans les entreprises. Trop de femmes au Canada sont encore surreprésentées dans des catégories comme le travail à temps partiel et le sous-emploi. Et il arrive encore trop souvent que des femmes soient reléguées au second plan dès qu’il s’agit d’occuper des postes à responsabilité. Sylvie Morel, économiste et professeure au Département des relations industrielles de l’Université Laval au Québec, fait partie de ces chercheurs ayant théorisé sur l’égalité hommes-femmes comme vecteur de croissance économique. Citée dans le journal Le Devoir, elle indique : « en favorisant l’égalité, on obtient un plus grand apport de compétences, de créativité, etc. » Les entreprises seraient alors dotées d’une main d’oeuvre qualifiée plus importante et plus diversifiée.

À travers ses recherches, Sylvie Morel a également pu observer que les sociétés plus égalitaires telles que le sont la Suède, la Norvège et l’Islande ont privilégié une économie de services publics, générant « un développement par le haut plutôt que par le bas, ce qui propulse lensemble de l’économie » par la création d’emplois de qualité et à forte valeur ajoutée. Ce que générerait moins un modèle économique anglo-saxon porté par le libre marché et l’entreprise privée.  

 

Des programmes d’équité salariale plus ou moins respectés

À l’échelle du Canada, les politiques d’équité salariale menées par les différents gouvernements provinciaux tentent de réduire progressivement les inégalités qui existent encore entre hommes et femmes. Au Québec, la Loi sur l’équité salariale permet depuis 1996 de rétribuer de manière égale hommes et femmes qui exerceraient une profession différente mais de valeur équivalente dans l’entreprise. Une loi à laquelle ne se seraient pas conformés tous les employeurs québécois.

Pour clarifier cette situation, la Commission de l’équité salariale (CES) a mis en place un projet-pilote visant les employeurs qui n’auraient pas effectué leur exercice de révision des salaires, arrivant à échéance le 31 décembre 2010. D’après la CES, 3000 entreprises seraient encore en défaut. Des vérifications aléatoires devraient avoir lieu dans le but de presser les entreprises à se conformer à leurs obligations. Les entreprises réfractaires encourent des amendes allant de 1 000 à 45 000$.

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