Les avantages d’embaucher une personne aux prises avec un problème de santé mentale

Un nouveau rapport de la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC) révèle les gains que peuvent obtenir les employeurs qui acceptent d’embaucher une personne aux prises avec un problème de santé mentale. Lesquels ?

C’est une réalité : les personnes aux prises avec une maladie mentale sont souvent écartées du marché de l’emploi. Pour elles, le taux de chômage oscille entre 70 et 90 %. Pourtant, la Commission de la santé mentale du Canada affirme que leur embauche et leur maintien au travail profitent autant à l’employeur qu’à l’employé. Quels sont les avantages financiers et sociaux ?

Tout le monde est gagnant

« Les personnes aux prises avec des maladies et des problèmes liés à la santé mentale ont les compétences et les talents requis pour apporter une contribution, et elles le feront à fond si les employeurs leur en donnent l’occasion », dit Louise Bradley, présidente-directrice générale de la CSMC. Le rapport, intitulé Arguments clairs en faveur de l’embauche de main-d’œuvre en quête d’emploi, insiste sur le fait que le taux de chômage de ces personnes est incohérent avec la pénurie de main-d’œuvre actuelle.

« Fait remarquable, les résultats révèlent un excellent rendement des investissements, qui profitent aux employeurs autant qu’aux travailleurs », assure de son côté Rebecca Gewurtz, chercheuse principale. En fait, en créant une culture de travail inclusive et en offrant plus de flexibilité, l’entreprise améliorera les conditions de travail de tous les employés. Cela aura une incidence sur la réduction de l’absentéisme et du présentéisme, et sur l’augmentation de la productivité. Cela contribuera en outre à réduire le taux de roulement. Selon l’analyse avantages-coûts effectuée dans le cadre de l’étude, l’adoption de ces mesures a généré des économies nettes prévues de 56 000 à 204 000 $ sur cinq ans.

Ajoutés à cela, les gains financiers pour les travailleurs sont à noter : leurs revenus nets prévus sont en hausse d’environ 31 000 à 67 000 $ sur cinq ans. D’ailleurs, dans les quatre études de cas menées dans le cadre du rapport, l’avantage économique pour l’organisation représentait entre deux et sept fois le coût associé aux mesures d’adaptation mises en place à l’intention des travailleurs. Pour le travailleur, cela représentait entre quatre et 12 fois le coût.

Par ailleurs, les avantages ne sont pas uniquement économiques, et l’étude met en lumière des gains intangibles. L’augmentation de la satisfaction au travail, l’amélioration de la qualité de vie professionnelle et de la culture organisationnelle, ou encore le renforcement de la réputation de l’organisation en sont quelques exemples.

Enfin, selon la CSMC, il est important de changer les discours au sujet des travailleurs atteints de maladies mentales et reconnaître qu’ils peuvent être des employés productifs si les mesures de soutien adéquates sont prises.

Articles récents par
Commentaires

Réseau d'emplois Jobs.ca