Au cours des vingt dernières années, la proportion de femmes occupant des postes de cadres ou de dirigeantes n'aurait pas vraiment changé au Canada. Toujours confrontées à des attitudes, préférences et préjugés, les Canadiennes demeurent à l'écart des possibilités d'avancement de carrière. C'est ce que révèle une enquête menée par le Conférence Board du Canada auprès de 876 femmes et hommes à travers le pays.
Des opinions marquées par le genre
43% des hommes et 68% des femmes qui occupent des postes de gestionnaires pensent que les organisations devraient augmenter le nombre de femmes dans des fonctions d'encadrement supérieur. Parmi les cadres, une très grande majorité de femmes (90%) sont de cet avis, alors que les hommes sont bien moins nombreux (42%).
« La diversité des genres dans les hautes directions est une affaire culturelle et stratégique pour les entreprises. Nos recherches montrent qu'il existe des barrières à l'avancement des femmes dans les organisations, mais les responsabilités commencent dès le haut de la pyramide, avec le conseil d'administration et les dirigeants en place, a déclaré Ian Cullwick vice-président de la direction et des ressources humaines au Conférence Board. Il faudra plus que de la neutralité de la part des dirigeants masculins afin d'apporter une amélioration significative dans l'avancement des femmes dans les entreprises. »
Des inégalités dès le début carrière
Par ailleurs, il semblerait que l'écart entre les sexes se manifeste bien avant dans les parcours professionnel, à savoir dès le premier niveau d'encadrement, d'après le rapport Women in Leadership: Perceptions and Priorities for Change. Les femmes sentent qu'elles ont moins de chance que les hommes d'obtenir des responsabilités de Line-management, créant ainsi un fossé dès les premières étapes de leur carrière.
Alors que les femmes occupant les postes les plus élevés dans la hiérarchie déclarent avoir les mêmes aspirations que leurs pairs masculins, celles qui débutent dans des fonctions d'encadrement apparaissent comme bien moins ambitieuses pour atteindre des fonctions de direction.
La gestion des ressources humaines remise en cause
Alors que les opportunités dans les directions, les motivations et les compétences sont les trois facteurs essentiels pour l'avancement des femmes, un quatrième a été mis en lumière : les comportements. 86% des femmes pensent qu'il existe toujours un plafond de verre. Et elles sont 68% des cadres à déclarer que les organisations sont toujours dirigées par des « clubs de vieux garçons », contre 43% des hommes.
En ce qui concerne les programmes de développement du leadership et de gestion des ressources humaines, l'ensemble des femmes et des hommes ressent qu'ils ne permettent pas d'atteindre leurs objectifs de carrière. Les répondants ont d'ailleurs classé la gestion des compétences dans le bas de la liste en termes d'impact sur leur évolution professionnelle.
Enfin, l'étude a également souligné que les mentors des femmes occupent souvent une position hiérarchique moins élevée que ceux des hommes.
Pour pallier les obstacles auxquels sont confrontées les femmes, le Conférence Board du Canada et le Conseil du statut de la femme préconisent de placer la progression des femmes comme une priorité au sein des entreprises.