Les compétences transversales : des compétences clés?

Mondialisation, informatisation, concurrence accrue : toutes ces évolutions ont joué en faveur de l’adaptabilité des travailleurs. Ainsi, en parallèle des compétences propres à chaque métier, les qualités permettant plus d’efficacité, de flexibilité et de réactivité au travail ont pris de l’importance. Ce sont les compétences dites « transversales ».

Qu’est-ce que les compétences transversales?

Les compétences transversales ne sont pas spécifiques à un secteur ou une discipline. Elles sont communes à toutes les professions et sont complémentaires. Ce sont les outils dont un travailleur fait usage pour faire face aux différentes situations qui se présentent à lui. Recruteurs et éducateurs s’accordent d’ailleurs sur leur importance. Le Québec a par exemple refondé son système pédagogique autour du concept des compétences transversales. Les enseignants doivent désormais mettre ces aptitudes en évidence et les intégrer davantage dans le processus d’apprentissage pour encourager leur acquisition par les étudiants.

Les compétences transversales peuvent se classer en quatre thèmes. L’intellectuel comporte le jugement critique, la curiosité professionnelle, la pensée créatrice et les capacités d’analyse et d’exploitation d’une information. Le méthodologique comprend l’élaboration de méthodes de travail efficaces et l’exploitation des technologies de l’information et de la communication. Le personnel et social inclut la coopération, l’initiative, et le développement de son potentiel. La communication est centrée quant à elle sur le partage de l’information, la maîtrise du langage et la négociation.

Des habiletés prisées

Les employeurs recherchent activement ces fameuses compétences transversales, surtout dans les services, la vente ou le management, où les aptitudes interpersonnelles peuvent faire toute la différence. Selon une étude menée en 2007 par l’agence de placement OfficeTeam, le réseau de professionnels des ressources humaines HR.com et l’IAAP (The International Association of Administrative Professionals), les compétences transversales sont bien plus valorisées que les aptitudes techniques. Des 400 directeurs des ressources humaines interrogés, seuls 9 % affirmaient qu’ils recruteraient un candidat très qualifié techniquement mais dont les aptitudes interpersonnelles seraient faibles ; pour 93 % d’entre eux, les compétences transversales priment au recrutement car elles sont difficilement enseignables. L’organisation, la communication verbale et le travail d’équipe apparaissent comme leurs compétences prioritaires.

Le diplôme : une garantie pour les compétences transversales?

Les diplômes aident généralement à acquérir ces aptitudes transversales : une personne diplômée a normalement su s’adapter à un environnement codifié et réglementé, elle a su respecter des délais et des directives. Il est aussi probable qu’un diplômé ait développé des habiletés intellectuelles, théoriques et méthodologiques. Les capacités d’apprentissage sont aussi quasiment certaines chez un diplômé. Pour autant, rien ne prouve que celui-ci détienne de bonnes capacités sociales ou communicatives

Cheri Ditsch, 61 ans, est assistante au développement éducatif et professionnel de l’IAAP. Elle est aussi secrétaire depuis 19 ans chez le même employeur : « Si un candidat a un diplôme en business ou en management, il y a de bonnes chances pour qu’un employeur se dise qu’il a dû acquérir de solides compétences transversales pendant ses études. Mais le diplôme ne garantit rien. L’expérience professionnelle vaut plus encore. Quand j’ai été recrutée, je sortais du secondaire. J’ai acquis mes compétences à l’école, mais surtout, en travaillant. J’ai débuté au bas de l’échelle et j’ai appris en écoutant, en observant et en imitant. A mon avis, la communication est l’aptitude la plus importante. Une fois qu’on la maîtrise, les autres compétences sont d’autant plus accessibles. »

« Les compétences transversales distinguent de la foule »,
Henry Goldbeck, président de Goldbeck Recruiting Inc., Vancouver

Quelle importance prêtez-vous aux compétences transversales lorsque vous recrutez?

Dans mon domaine, le commercial, elles sont cruciales. Pour vendre, il faut une personnalité forte et un état d’esprit en accord avec la démarche commerciale.

Comment décelez-vous si un candidat possède les compétences qui vous intéressent?

Tout se passe pendant l’entretien. C’est en m’intéressant au côté technique que j’évalue les compétences transversales. J’écoute comment le candidat se présente, je l’observe et le teste. Le candidat sera-t-il influençable? Est-ce qu’il a confiance en lui? J’essaie de cerner sa personnalité. Et les références sont également utiles; en contacter trois ou quatre permet généralement de se faire une idée assez fidèle des capacités d’organisation, de communication, d’apprentissage ou encore du charisme du candidat.

Quelle est, selon vous, la compétence la plus importante?

La communication est souvent citée, c’est sûr. Mais je pense que l’initiative est aussi cruciale. Lorsqu’un employé montre une connaissance excellente de son secteur et peut fonctionner de façon indépendante, il allège la charge de travail à son manager et le rassure. Ainsi, pendant l’entretien, j’apprécie les candidats qui m’impressionnent, mais de façon intelligente, en illustrant leurs propos. Vanter ses compétences mais ne donner aucun détail ou anecdote, c’est rédhibitoire.

Les diplômés sont-ils avantagés?

Pas forcément. Toutes les personnes invitées à se présenter en entretien m’ont déjà convaincu de leurs aptitudes techniques dans leur CV. Diplômées ou non, elles ont toutes un niveau technique équivalent, et donc les mêmes chances. En fin de compte, ce ne sont que les compétences transversales qui distinguent de la foule!

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