Noël, le cauchemar des patrons
44% des cadres considèrent que leurs employés sont moins productifs la semaine qui précède des vacances
Pour beaucoup, l'approche des fêtes de fin d’année est synonyme de réjouissances mais pour certains, elle est vécue de façon cauchemardesque. Les employeurs, par exemple, la redoutent comme la peste, estimant que leurs salariés sont moins productifs.
Un sondage indique en effet que 44% des cadres interrogés considèrent que leurs employés sont moins productifs la semaine qui précède des vacances.
Et un autre sondage vient leur donner raison. Il démontre que la moitié des Canadiens serait affectée par ce «mal» du mois de décembre. Près de 52% des actifs au pays et 45% au Québec avouent que leur productivité chute en cette période festive. La raison invoquée? Le manque de motivation pour 61% des répondants, la baisse des effectifs pour 18% d’entre eux, ainsi que les nombreuses distractions, que sont les partys de bureau et l’achat des cadeaux de Noël, pour 20% des personnes interrogées.
Par conséquent, 74% des employés estiment que leur patron devrait fermer l’entreprise plus longtemps que ce que ne prévoit la loi.
«Alors que le compte à rebours a commencé jusqu'à Noël, il devient très facile de se laisser distraire. Mais pour les Canadiens qui travaillent, il importe de concilier magasinage du temps des fêtes et dîners festifs avec ses obligations professionnelles», affirme Bruno Gendron, Vice-président, Région de l'Est du Canada chez Workopolis. «Pour maintenir la productivité, employeurs et employés doivent convenir d'objectifs réalistes de façon à ce que les heures de travail soient les plus efficaces possible et ce, même lors des toutes dernières journées précédant Noël», conseille M. Gendron.
«Les bureaux sont en général moins productifs pendant la période des fêtes qu'à d'autres époques de l'année à cause des nombreuses distractions. Les gestionnaires et les employés peuvent ainsi se sentir contraints de se concentrer sur d'importants projets de fin de trimestre et de fin d'exercice», souligne Max Messmer, président du conseil d'Accountemps et auteur de «Motivating Employees For Dummies».
On peut également constater le contraire. Certains milieux de travail connaissent une accalmie à cette époque-ci de l'année. M. Messmer suggère que les salariés profitent du temps mort pour terminer des activités qui avaient été mises de côté et planifier l'année à venir. «Il ne s'agit pas de sauter les festivités, cela vous ferait perdre l'occasion de célébrer les fêtes avec les collègues», prévient-il.
Partys de bureau
Selon la tradition, cette période de l’année est propice aux partys de bureau. Près de quatre travailleurs canadiens sur cinq (78 %) et 59 % des salariés québécois festoieront avec leurs collègues de travail.
«Les festivités du temps des fêtes sont une occasion de trinquer en compagnie de ses collègues de travail, mais il est important de se rappeler qu'il s'agit toujours d'une activité professionnelle. Les employeurs invitent leurs employés à faire la fête, dans une ambiance décontractée, mais ces derniers se doivent de demeurer professionnels et s'assurer de ne pas enfreindre les règles», indique M. Gendron, qui donne trois conseils pour que de telles réjouissances se déroulent sans encombre : être ponctuel, consommer modérément et éviter de dire quelque chose qu'on regrettera le lendemain.
Bien que peu de Québécois (17 %) avouent avoir posé des gestes qu'ils ont ensuite regrettés en pareille occasion, plus de la moitié (58 %) dit avoir été témoin de comportements répréhensibles de la part de collègues de travail.