Parcours du combattant Les ordres professionnels ont pour mandat de réglementer la pratique de certains métiers afin d’assurer la protection du public. Chaque ordre surveille ainsi l’exercice de sa profession. Or, selon Claude Montmarquette, chercheur au Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) et professeur au Département de sciences économiques de l’Université de Montréal, les ordres professionnels sont avant tout au service de leurs membres. Ils contrôlent l’offre par tous les moyens possibles car c’est pour eux une façon de protéger leur salaire et leur emploi. L’an dernier, le CIRANO a publié une étude sur la surqualification des travailleurs, phénomène qui affecte particulièrement les immigrants. L’un des auteurs, Claude Montmarquette, y met en cause le corporatisme des associations professionnelles. Pour se faire reconnaître par l’une d’entre elles, cela peut prendre des mois, voire des années. Les immigrants, qui arrivent au Québec et qui souhaitent exercer un métier régi par un ordre professionnel, finissent par se décourager et par abandonner, faute d’argent. Beaucoup reprennent leurs études ou acceptent un emploi pour lequel ils sont trop qualifiés. D’autres – du moins ceux qui sont ici par choix et non par obligation- décident de rentrer dans leur pays d’origine. Amers et désabusés, ne risquent-ils pas de faire mauvaise presse auprès des autres candidats à l’exil ? AD