L'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA) vient de publier un portrait RH du monde du travail québécois, en sondant les entreprises sous l'angle du leadership, de la culture et de l'engagement, de la gestion des talents et du contrôle des coûts. Faits saillants.
Intitulée le « Baromètre RH », l’étude était menée pour la première fois cette année. « On a déjà fait des portraits plus restreints, sur des sujets précis, mais rien d’aussi large », explique Alexandre Dumouchel, CHRA et porte-parole de l’Ordre.
Vu le taux élevé de réponse obtenu de la part tant des employés que des employeurs, l’étude a toutes les chances de revenir l’an prochain, estime le porte-parole.
Les employés et employeurs québécois ont ainsi été sondés sur quatre grands thèmes : leadership, culture et engagement, gestion des talents et contrôle des coûts.
« Pour identifier ces thèmes, explique Alexandre Dumouchel, nous avons utilisé une démarche mixte. Nous nous sommes inspirés du contexte québécois, mais aussi des priorités énoncées par le Conference Board du Canada. »
Voici les résultats.
Les forces
Les surprises du sondage? Alexandre Dumouchel dit que l’Ordre a été heureux d’apprendre que le volet culture et engagement récoltait la note A. La grande majorité des employés (80 %) sont fiers de travailler pour leur organisation, et 78 % ont « le sentiment de contribuer au succès de leur organisation », nous apprend l’étude.
Le volet leadership récolte la note B, ce qui est également appréciable. Toutefois, l’Ordre souligne ici un déficit de reconnaissance envers les employés. Et ce constat vient des organisations elles-mêmes : la moitié d’entre elles jugent qu’elles ne « manifestent pas suffisamment de reconnaissance envers leurs employés ».
« La reconnaissance, ce n’est pas uniquement de donner des bonus à la fin de l’année, fait remarquer le conseiller en ressources humaines. Il y a d’autres options : dire merci, souligner les bons coups, vanter les mérites d’un employé devant le conseil d’administration. »
Les faiblesses
Les organisations québécoises ont plus de difficultés avec la gestion des talents et le contrôle des coûts, deux volets pour lesquels ils reçoivent la note C.
En fait, les organisations peinent à organiser la relève de leur entreprise. L’intention est là… Mais les gestes concrets ne suivent pas : seuls 40 % des entreprises ont défini une stratégie de relève, et ce pourcentage glisse sous les 25 % dans les organisations de moins de 100 employés.
À cela s’ajoute un problème de communication. Car lorsqu’une entreprise a un plan de relève, 75 % des employés l’ignorent. « Une plus grande transparence a pourtant ses avantages, souligne Alexandre Dumouchel. Il a été démontré qu’un employé à qui on a signalé qu’il fait partie de la relève court beaucoup moins le risque de démissionner. »
Comme le roulement de personnel affecte directement le contrôle des coûts, l’autre volet faible du sondage, les organisations ont doublement avantage à prendre ce dossier de front.